¡ Holá Todos !

Ici vous trouverez tout ce qu'il vous faut savoir sur le Nicaragua et ce que j'y vis... et c'est pas triste !! J'y suis depuis le mois de Septembre 2007 et jusqu'en Aout 2008.

Je m'appelle Maxime, et je travaille en tant que volontaire pour une ONG appelée blueEnergy, basée a Bluefields.

Ce blog est fait pour vous, mais merci de LAISSER UN COMMENTAIRE, car un post non commenté, c'est comme s'il n'était pas lu...

Pour lire dans l'ordre chronologique, il faut commencer par la fin et lire de bas en haut.

enJoy...

jeudi 14 août 2008

Poker

Très (trop ?) récemment, David et Lynn nous ont fait découvrir d’une part, que nous avions un set de jetons pour jouer au poker, et d’autre part, les joies du poker « Texas Hold’em ». Ce serait une insulte envers Mat’lanu de dire que je ne savais pas déjà jouer, après nos parties endiablées du nouvel an à Morzine, mais ça faisait un sacré bout de temps que je n’avais pas joué, et c’est avec un certain plaisir (et aussi une chance de débutant retrouvée) que j’ai redécouvert l’atmosphère tendue, les coups de bluff, les blindes et les surenchères, le tout orchestré en anglais par l’enthousiasme débordant de David.
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La table de jeu, de gauche à droite : Charles, Lynn, Guillaume, Zayra, et les jetons de David
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J'attaque la finale sereinement !
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Hier soir, donc, nous étions 7 autour de la table, et Charles a sorti ses masques de catcheurs qu’il a acheté au Mexique, juste pour l’occasion (pour ceux qui auraient du mal à garder la fameuse « poker face »). Pour la deuxième fois en deux parties, je suis arrivée finaliste, mais Zayra, la copine de Guillaume, s’est imposée, raflant les 30 cordobás (1 euro) que chacun avait mis pour « entrer à la table ».
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Hier soir fut sans doute la dernière partie que nous jouerons, puisque Lynn et David s’en vont eux aussi samedi, direction San José, Costa Rica, où ils vont eux aussi reprendre leurs études. C’est cool, ça me fera des compagnons de route. Demain soir, nous ferons donc une fiesta « despedida » commune, avec à priori une quarantaine de personnes. Même BonBoy, notre « rasta-opérateur » de Monkey Point, a fait le déplacement ! Ça promet une fiesta mémorable !

vendredi 8 août 2008

Voici l’état général de mes fringues après 11 mois passés à Bluefields. Certes, les « articles » choisis pour ces clichés n’étaient pas tous au meilleur de leur forme à leur arrivée dans le pays, je pense notamment aux chaussures, qui avaient déjà un peu vécues, et au jean, déjà bien usé. Voici néanmoins quelques éléments d’explication…
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Je vous présente Emelda, et Ilormi, deux « femmes à tout faire », qui font la cuisine, le ménage, et la lessive. Visez un peu leur bras ! Sur la photo, Emelda râpe une noix de coco, et bien je peux vous assurer qu’elle frotte le linge avec la même énergie ! Et puis il faut aussi voir notre « machine à laver »,
.avec son cycle « double rinçage naturel » :
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Les points positifs :
  • mes chaussures et mes jeans vont rester à Bluefields, donc j’aurai plus de places dans les sacs : je vais pouvoir embarquer plus de souvenirs !
  • pareil pour ma pile de T-shirt, ça fera des chiffons idéaux pour l’atelier, là où ça manque toujours.
  • et puis ça me fera une excuse pour aller me refaire ma garde robe avec ma p’tite môman !

jeudi 31 juillet 2008

Bugs

Toujours en mode plagia, mais cette fois-ci j’ai au moins fait l’effort de faire la traduction depuis l’anglais. Un petit post rédigé par Maya et qui décrivait assez bien un des aspects omniprésent et récurrent de la vie quotidienne ici : les insectes. Vivre ici au milieu de ce climat tropical, c’est vivre au milieu de BEAUCOUP d’insectes. Cela va de la fourmi quasi invisible à l’énorme fourmi rouge dont la morsure vengeresse fait mal pendant 5 minutes. Du tout petit scarabée aux ailettes vertes à la gigantesque blatte de la taille d’un téléphone portable.

Au petit déjeuner, en attrapant le pot de miel, vous sentez que votre bras est immédiatement couvert de petites créatures à peine visibles. Avant de se servir en sucre, il faut sortir la grosse fourmi noire qui est morte d’une overdose de glucose. A table, il faut constamment faire de grands gestes pour éloigner les innombrables mouches qui se ruent sur votre assiette et votre verre de "fresco", pour y glisser gentiment leurs bactéries. Si vous ouvrez le placard sous l’évier, pour attrapez une poêle, vous assistez à une course de blattes qui tentent de se mettre à l’abri. Il arrive aussi que votre pile de T-shirt soit couverte d’un jour sur l’autre par un réseau inextricable de toiles d’araignées. Bon et bien sûr, les pires sont les moustiques…

Les insectes font parties intégrantes de la vie ici. Si vous abandonnez votre bouffe sur une table plus de 5 minutes sans la couvrir, c’est un sacrifice que vous faites au Dieu des insectes. Si vous commencez à cuisiner le soir sans avoir préalablement enfilé un pantalon, des chaussettes et des chaussures, vous commencerez très vite à danser de façon ridicule pour essayer de faire fuir la horde de moustiques qui se régalent sous la table.

A plus grande échelle, les insectes détruisent les choses à une vitesse surprenante, par ici. Ainsi, le bois est dévoré par les termites, tout endroit délaissé est envahi par des nids de guêpes, frelons, et autres insectes que l’on préfère contempler derrière un vitrage blindé, et il n’est pas rare de voir des colonies de fourmis faire disparaître des plantes en une heure. En bref, c’est la jungle, ici !

samedi 26 juillet 2008

Il y a, il n'y a pas...

Mes chers lecteurs, me voici en proie à une crise soudaine de manque d’inspiration, mais comme je ne veux pas vous laissez plus longtemps dans l’ennui ou l’expectative, je vais me livrer à un plagia/medley de blogs divers et variés. J’espère que vous ne m’en voudrez pas…
Je me suis aperçu que ma description de Bluefields faite dans de précédents articles (je vous laisse vous y reporter) était loin d’être complète. Voici, en complément, un remaniement d’un article écrit par Stéphanie en Janvier 2008, dans un style que j'avais beaucoup apprécié :
  • il y a des maisons en béton et beaucoup de maisons en bois
  • il y a de l’eau courante, mais c’est pas fréquent
  • il n’y a pas d’eau courante potable nulle part
  • il y a de l’électricité et des pannes d’électricité
  • il n’y a pas de magasin en libre service
  • il y a du riz, de la farine et du sucre dans les magasins
  • il y a des vers dans la farine et des fourmis dans le sucre
  • il n’y a pas de chocolat, ou alors il faut bien le chercher
  • il y a des voitures, mais pas beaucoup et c’est presque toutes des taxis Hyundai Atoz (grosso modo des twingos qui marchent pas, je vous l'avais déjà expliqué, ça...) ou alors quelques gros pick-up super chers et super bien gardés, et des camions de livraisons
  • il y a de l’essence, à peu près aussi chère qu’en France
  • il y a donc beaucoup de piétons
  • il n’y a pas de feux de circulation
  • il y a une pizzeria
  • il y a un magasin de téléphone portable
  • il n’y a que des CD et DVD piratés vendus dans la rue par dizaines
  • il y a beaucoup de grilles, de portails en fer forgé et de barbelés autour des maisons
  • il n’y a pas d’industrie
  • il n’y a quasiment aucune source d’embauche à part le commerce local, d’où le fait que l’on trouve sans arrêt des gens qui ne foutent rien dans la rue toute la journée.
  • il y a des bateaux pour rejoindre le reste du pays
  • il n’y a pas de touristes à part quelques fous (« gringos locos »)
  • il y a des bananes, des plantains, des mangues, des fruits de la passion, des papayes, de l’ananas, des noix de coco, du melon et des pastèques
  • il y a des pommes à 1 euro (la pomme)
  • il y a de la musique (beaucoup, et fort)
  • il y a des poules et des cochons qui se promènent
  • il y a des vendeurs de pati caliente et de quesillo qui crient dans la rue
  • il n’y a pas d’égout
  • il y a beaucoup de puits pollués
  • il n’y a pas vraiment d’hôpital mais il y a la croix rouge
  • il n’y a plus de jolies maisons comme autrefois (avant 1988)
  • il n’y a pas de théâtre
  • il y a un cinéma, mais qui ne marche plus
  • il y a des salles de billards, avec des billards pas plats et des queues pas droites
  • il y a des restos qui servent d'excellents fruits de mer
  • il y a beaucoup de klaxons et de chiens qui aboient
  • il y a une poste mais il n’y pas souvent de courriers
  • il y a des livreurs de lait, de crevettes, de poissons, de gibier, d’eau, de charbon, de fruits, de légumes… qui beuglent à votre porte tous les matins

vendredi 18 juillet 2008

Foot, Bouffe, Batterie !

Le moral est revenu au beau fixe ! Depuis le retour de vacances de Guillaume, alors que je m’attendais à une surcharge de boulot, comme à chaque retour du patron, tout va pour le mieux. Il pleut moins, donc ma chambre et mes fringues ne sentent plus trop le moisi, je peux aller courir le matin, et le boulot m’occupe toujours autant, donc je ne vois pas trop le temps passer.
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Nous avons accueilli un nouveau volontaire, Loïc, qui vient renforcer les rangs du camp français. Toulousain d’adoption comme moi, puisqu’il vient de l’ENSEEIHT, il est venu, sur les conseils de Marie, notre gourmande de service, avec une valise pleine de pâtés, tapenades, saucissons et autres bouteilles de vin. A peine arrivé, il s’est donc fait gentiment dévalisé par Julie et Marie qui ont décidé, puisque c’était le 14 juillet, de se faire un beau gros repas français. Je ne reviendrai pas sur le repas, mieux vaut vous reporter aux blogs de Marie, Maya, Stephanie ou Julie, ou encore à mon article du mois de Novembre, mais sachez que ça m’a quand même fait du bien. Sinon, comme je vous l’avais dit, Lynn et David sont revenus de Monkey Point pour mieux y repartir, et c’est sympa de discuter avec eux de ce qu’ils ont vécus pendant ces 35 jours passés là-bas ; Lynn est vraiment marrante quand elle nous raconte comment s’évadaient leurs poules, et comment ils devaient leur courir après dans toute la communauté, ou quand elle nous raconte ses aventures avec les gamins ! Et en fin de compte, la compagnie des américains n’est pas si désagréable que cela.
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La "cancha" sur laquelle nous jouons
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La présence de Lynn et David a également relancé les parties de football avec les ouvriers. Je m’étonne de ne pas en avoir parlé avant. Il y a un terrain de hand en béton, couvert, juste à côté de l’atelier, qui est d’ailleurs éclairé grâce aux turbines de l’Inatec, sur lequel nous jouons de temps en temps. Il n’y a aucune régularité, on joue quand quelqu’un se décide à demander "¿Eh, jugamos, hoy?", et qu’il y a suffisamment de monde, que les ouvriers n’ont pas de rendez-vous (que je soupçonne d’être imaginaires, dans la plupart des cas…), et surtout, surtout, il faut que Gerson soit motivé. Car quand Gerson ne joue pas, personne ne joue. C’est comme qui dirait un peu le chef de file du mouvement footballistique de l’atelier, le Gerson. C'est aussi sûrement l'un des joueurs le plus violent, mauvais joueur et mauvais perdant que je connaisse, mais comme on n'a pas le choix, il faut bien faire avec. Mais en ce moment, avec Lynn qui a fait du football depuis qu’elle est toute petite, avec les ouvriers de Guillaume qui viennent jouer pieds nus, mais qui sont trop forts quand même, et avec un Gerson survolté par tant d’affluence, on se régale.
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Hier nous avons fait un petit tournoi avec 3 équipes de 5, et nous avons joué au moins 2 heures et demi sans voir le temps passer non plus. Autre événement sportif, l’arrivée de Pedro, un équatorien, qui est détenteur d’un MBA en économie/finance, et qui vient pour 6 mois aider blueEnergy dans la rédaction de son business plan. Quel rapport avec le sport me direz-vous ? Et bien, Pedro va courir tous les matins, et c’est justement ce qu’il me fallait pour me motiver à y aller plus souvent ! Dernière nouveauté bien sympathique, Donald, un des artistes du coin, pote de Guillaume, me file des cours de batterie gratis dans la maison du voisin. Que demande le peuple ? Bref, sport, musique, bonne ambiance et bonne bouffe, ça va mieux !

vendredi 11 juillet 2008

Quelques news en vrac…

Pas grand-chose de nouveau à raconter. Je suis toujours au milieu de divers champs de bataille (NetSuite, 12’ Manufacturing Manual, et rédaction de mon rapport de stage). Je ne vais pas plus m’étendre là-dessus, de peur de recevoir une autre pluie d’insultes (quoique Marco est parti en road-trip en Australie, ça aurait pu passer… peut-être…).
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Bref, quelques petites news en vrac. La semaine où François et Sébastien nous ont quittés, l’un pour de bon, l’autre temporairement, et avant que Marie ne rentre, j’étais le seul Français dans la baraque, à part Julie, qui n’était pas souvent là, puisqu’elle reste de plus en plus souvent dans son petit « chez elle », dans la casa de protocole. J’étais donc entouré de Christian, Phil, Josiah, Maya, et Stephanie, seul face à la déferlante de « gringos » pour défendre la France ! Heureusement, Marie est arrivée à la rescousse, mais cela n’a pas duré longtemps : Lynn et David sont de retour de Monkey Point, pour une petite coupure au milieu de leurs deux mois de vie là-bas. Charles ! Reviens-nous vite ! Bref, en ce moment, à part avec vous, mes très chers lecteurs, je parle et écris beaucoup plus en anglais et en espagnol qu’en français ! Et oui, tous mes rapports sont en anglais, et tout ce que je demande comme précision à l’atelier se fait en espagnol, avec post-traduction en anglais. Pratique, non ?
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Autre chose, François (pas celui qui vient de nous quitter, celui d’avant !) m’a fait parvenir les sources LaTeX de son rapport, ce qui m’a permis de copier allègrement une bonne partie de sa mise en page, et puis, soyons honnête, quelques uns de ses paragraphes ! Voilà, rien de très passionnant, donc, on ne peux pas vraiment dire que je profite à fond de Bluefields, en ce moment, assis toute la journée devant mon ordinateur… Aujourd’hui, j’ai quand même réussi à m’incruster chez le voisin pour aller jouer un peu de batterie, c’était stylé. Je vais refaire une tentative demain !

dimanche 6 juillet 2008

Saint Gilbert, priez pour nous !

François a quitté Bluefields hier après 6 mois de bons et loyaux services, et un très gros boulot effectué sur la Wind Study. blueEnergy le remerciera sûrement pour ça (et encore, c’est pas sûr, la Wind Study pourrait être amenée à disparaître, aussi stupide que ça puisse paraître…), mais de mon côté, j’aimerais le remercier pour tous les bons moments que nous avons passé pendant ces 6 mois, et puis plus particulièrement pour ça :
.François nous a amené Gilbert jusqu’au Nicaragua, et avec lui (à partir de maintenant, il faut lire l’article avec l’accent de Toulouse, heing ?) l’espoir d’implanter une nouvelle religion, le rugueuby, comme on l’appelle, en terre nicaraguayenne. Ce ballon aura pas mal voyagé, entre Paris, Madrid, San José, Managua, Bluefields, Monkey Point, Punta de Aguila (son apogée, j’y reviendrai), et de nombreuses fois sur la plage d’El Bluff. Même si je suis encore à cent lieux d’être canonisé par le pape du rugby (j’ai nommé Alexandre Le Bris) pour avoir converti ces incultes base-balleurs et autres footeux de nicas, ça nous a permis de passer de bons moments, notamment avec les gamins. J’ai failli consacrer un article à une partie mythique de toucher sur la grande plage de Quinn, à Monkey Point, avec pleins de gamins, Julie, Lynn, David, Charles et Octavio. C’était magique de voir tous ces gamins laisser tomber leur ballon de foot pour aller tâter le cuir et aller mettre le cochon dans le maïs sans se faire rattraper par la patrouille (ouh là, je me laisse un peu aller, là…).
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Alvaro, nommé capitaine de son village...
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Le miracle s’est reproduit à l’arrivée à Punta de Aguila, avec notamment Alvaro, qui s’est jeté sur le ballon alors que la panga avait à peine touché le sable. S’en sont suivies des heures de passes entre eux, sans arrêt, avec une progression impressionnante : en moins de vingt minutes, ils faisaient déjà tous des passes vissées, des deux côtés, avec une aisance déconcertante.
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Et hop, une passe vissée parfaite !
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Le XV de Punta !
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Je pense que je leur laisserai le ballon au prochain trip à Punta. Pas plus tard que cette après-midi, une nouvelle fois sur la plage d’El Bluff, j’ai réorganisé une petite partie avec des gamins qui m’avaient sauté dessus et m’avaient fait un gros placage à trois, avant de s’enfuir avec le ballon en faisant des crochets dans tous les sens. Vraiment impressionnants les minots ! Vous êtes toujours en train de parler Toulousain dans votre tête ? Bien. J’en profite au passage pour féliciter le Stade pour son 17è bouclier de Brennus. J’espère que Pierre-Eloi n’est pas trop déçu d’avoir vu l’ASM perdre sa neuvième finale de Top 14. Merci encore François, tu m’as sauvé de la déprime footballistique, tu as redonné de l’espoir dans ma vie, et puis comme ça, j’arriverai pas complètement paumé sur un terrain l’an prochain. Spéciale dédicace à nos séances de passes foireuses sur la Vuelta San Pedro !

samedi 5 juillet 2008

Mais il est jamais content celui-là !

Depuis mon retour à Bluefields, déjà sous des trombes d’eau (et je n’avais bien sûr pris aucun vêtement de pluie, pour conjurer le sort à NYC et n’avoir que du beau temps, ce qui n’a pas trop mal marché…), il ne s’est pas arrêté de pleuvoir. Apparemment, cela dure même depuis mon départ, il y a 15 jours. Quand j’ai retrouvé Julie, Maya et Stephanie à Managua, et qu’elles m’ont annoncé ça, je trouvais ça cool. Rappelez-vous les pénuries d’eau successives que je vous avais décrites, et ma joie de retrouver les pluies diluviennes et remplisseuses de tank, synonymes de douches à volonté, etc. Je me disais que ça serait cool, car je ne me voyais pas, mais alors pas du tout, revenir aux « bucket showers », après avoir goûté de nouveau au luxe et au bonheur des douches chaudes à New York. Mais là je dois avouer qu’après trois jours de déluge, sans pouvoir quitter la maison sous peine de noyade assurée, enfermé dans le bureau à débrancher notre inverseur pour se mettre en mode « back-up » au moindre éclair, de peur d’en recevoir un et de tout cramer nos ordinateurs, je commence à en avoir vraiment marre… Le pire (ou le meilleur, diront certains…) c’est que la connexion Internet par satellite a la fâcheuse tendance de lâcher dès qu’il fait trop moche, et donc, je ne peux plus réellement avancer dans mon travail dans ces moments là… Il y a deux jours, il y a même eu une coupure d’Internet et de tous les réseaux de téléphonie mobile dans tout le pays. Il semblerait qu’au Nicaragua, on ait du mal à trouver le juste milieu…

vendredi 4 juillet 2008

Encore un peu de NYC...

Bien, sous la pression familiale, je vous mets quelques unes photos de plus de mon séjour à New York. Désolé, sœurette, je n’ai pas pris de limousine en photo (ni en vrai d’ailleurs…), mais j’en ai vu beaucoup. Mes potes new-yorkais (donc blasés…) m’ont même traité de sale touriste quand je continuais à m’ébahir devant ces engins…
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Vue du sud de Manhattan, depuis le toit du GE building (Rockefeller Center)
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Le très célèbre, et toujours bondé, Times Square (intersection de la 7è et de Broadway)
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La Bourse... Forcément...
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Petit clin d'oeil (aéroport de Miami)
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En bonus, je vous mets deux petits panoramiques, pris respectivement depuis l’île de la Statue de la Liberté, et depuis le sommet du Rockefeller Center.
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Merci encore à tous mes lecteurs pour leur assiduité. Continuez à me laisser des commentaires, même si ça n’a rien à voir avec l’article commenté (si c’est juste pour donner des news, c’est parfait aussi !). Martin, ton absence sur la toile va faire mal...

mardi 1 juillet 2008

New York avec la Bouliste

Me voici de retour à Bluefields, pour mes deux derniers mois (mes 7 dernières semaines, en fait… courage, Mum !), après une semaine passée à New York City avec mes potes de Toulouse. Une semaine, qui était déjà classée dans la colonne « anthologie » avant même de commencer, et qui a complètement répondu aux exigences qu’on attendait d’elle.
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Max, qui essaye de prendre le taureau par la corne...
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Ce fut tout simplement inoubliable. En passant par la séance de yoga gratuite au beau milieu de Times Square, par les visites de musées, du « Top of the Rock », par les balades toutes simples dans les rues de Manhattan, et puis les séances de shopping bien sûr, sans parler des soirées avec tout le monde réunit…
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Je vous conseille d'aller voir un Musical Show sur Broadway. Si vous aimez l'humour des Monty Python, choisissez "Spamalot", c'était vraiment hilarant !
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Cet avant-goût de retrouvailles toulousaines était bien sucré, et risque de rendre les retrouvailles bluefileños bien amères…

dimanche 15 juin 2008

Une fois n'est pas coutume, parlons boulot

Depuis quelques semaines, j’ai enfin pu me lancer à fond dans ce que je voulais faire quasiment depuis que je suis arrivé à Bluefields. Ça y est, le surpuissant outil « NetSuite » m’a été confié (en Full Access, en plus, la classe), et j’ai pu commencer à réorganiser la production de nos turbines. Ou plutôt la future production ; on y reviendra… Mais alors, c’est quoi, NetSuite ? C’est un logiciel professionnel (SAAS, Software as a Service) qui combine les aspects de CRM (Customer Relationship Management), de ERP (Enterprise Resource Planning), et de comptabilité. Ce « Progiciel de Gestion Intégré » a pour but de coordonner l'ensemble des activités de blueEnergy (activités dites verticales telles que la production, l'approvisionnement ou bien horizontales comme le marketing, les forces de vente, la gestion des ressources humaines, etc.) autour d'un même système d’information.
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Bon, concrètement, qu’est-ce que je fais ? Vous savez déjà que je ne m’occupe plus de la comptabilité (¡gracias a Dios!), et vous vous doutez que je ne donne pas trop dans les ressources humaines. Mon boulot à moi, c’est de découper notre turbine en tous petits morceaux, et de rentrer dans NetSuite tous les petits morceaux, en leur donnant un nom, un numéro, et toutes les spécifications possibles telles le vendeur, la pièce dans laquelle on a découpé le morceau, le poids du morceau, son prix, …, bref tout un tas d’infos. Je fais quand même un peu de compta (et je me rends compte que mes 4 mois de compta m’auront quand même été utiles…), puisque j’associe aussi chaque pièce à un type de compte pour la comptabilité. Le but ultime est d’optimiser et de systématiser à la fois notre production, mais aussi notre comptabilité. Maintenant qu’on arrive à obtenir des sous, pas mal de sous, nous sommes obligés d’avoir une comptabilité limpide et irréprochable, et ça passe par l’implémentation de systèmes comme NetSuite.
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Je suis donc plus ou moins en train de faire des LEGOS : le découpage de notre turbine permet de faire des groupements de morceaux, qui s’imbriquent les uns dans les autres ; on peut choisir différents types d’ensembles pour construire des variantes de machines, bref nous sommes en pleine construction de l’architecture, ce qui risque d’être très utile quand il faudra faire des devis. « Alors, vous voulez une turbine de type blueDiamond, avec un générateur de 1kW, une tour tilt-up de 100 pieds, et un système électrique avec inverseur de 4000W ? (on passe tout ça à la moulinette) Ça vous coûtera tant ». Autre objectif : inventorier notre matériel en direct, et gérer les stocks en parallèle des devis. La turbine commandée va retirer de nos stocks tous les morceaux qui rentrent dedans. On saura donc ce qu’il nous manque, ce qu’il faut acheter, et tout le nouvel approvisionnement pourra se faire d’un simple clic ! Bon, tout ça c’est très optimiste, faut quand même pas oublier qu’on est au Nicaragua, à Bluefields qui plus est, et que rien de tout ça ne fonctionnera de manière aussi systématique avant un bon bout de temps. Mais c’est intéressant, et ça a le mérite de bien remplir mes journées.
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En parallèle, j’ai commencé la rédaction d’un « 12 feet Wind Turbine Manufacturing Manual », ou manuel de production, qui expliquera comment construire la turbine (comment assembler lesdits morceaux, avec quels outils, selon quelles étapes, en respectant telles marges de qualité, etc) de A à Z. Encore une fois, c’est super intéressant, d’autant que c’est très complémentaire avec l’autre partie du boulot. En expliquant ce qu’il faut faire, je découvre de nouveaux éléments pas encore rentrés dans NetSuite, et ainsi ça me permet de faire des va-et-vient entre les 2. Enfin, ce qui est cool en ce moment, c’est que j’ai toujours la possibilité quand j’en ai marre du bureau d’aller faire un saut à l’atelier, pour prendre des mesures sur un rotor, un moule, pour noter une référence, et puis aussi pour filer un coup de main. Vous l’aurez compris, on ne s’ennuie pas ici, et c’est chouette. Ça ne m’empêche pas d’avoir envie de vacances, je vous rassure, et d’ailleurs je quitte Bluefields jeudi pour Managua, et je m’envole vendredi à la première heure, direction New-York !

mercredi 11 juin 2008

¡ Mayo Ya !

Nous sommes en Juin... Bientôt 10 mois depuis mon arrivée au Nicaragua. Je voudrais revenir un peu sur la folie que fut le mois de Mai à blueEnergy, à l’image de ce qu’il est chaque année pour la population bluefileños. En effet, le mois de Mai est le mois du « Palo de Mayo », grande fête qui fait la célébrité de Bluefields à travers tout le pays. C’est d’ailleurs l’image de ces carnavals, danses très sensuelles (booty shaking, comme disent les américains) d’origines africaines, et musiques caribéennes que les gens de la côte Pacifique ont de Bluefields. Un peu restrictif, je vous l’avoue… Mais parlons de notre folie à nous. Pour commencer, voici un petit diagramme d’occupation de la maison, pour vous donner un petit aperçu de la logistique qu’il a fallu développer :
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Pour commencer, une délégation de bE France, à savoir Lâl Marandin, co-fondateur de blueEnergy et président de blueEnergy France, Matthieu Poulet, un pote de Lâl très impliqué (notamment financièrement…), et Maïté Niel, ancienne volontaire en 2005, secrétaire de bE France, est venue prendre des news sur le terrain. Ils en ont profité pour faire des interviews de tous les volontaires français, en particulier des VSI. Ensuite, Mathias et Philibert, son cousin, son descendus depuis San Francisco pour une « visite de routine ». Colette, la mère de Guillaume et Mathias, Maurice, son compagnon, et Barbara, une amie de la famille, se sont ajoutés à tout ce beau monde. C’était d’ailleurs inédit de regrouper sous le même toit tous les fondateurs de blueEnergy : Colette, pour avoir suscité chez ses fils l’envie de venir monter le projet au Nicaragua, et Mathias, Lâl et Guillaume, pour l’avoir fait évoluer jusqu’au point où il en est. Ensuite, trois nouveaux volontaires américains sont arrivés : Maya, architecte, va travailler sur le projet CERCA (kezako ? on y reviendra, une autre fois…) ; Lynn et David, vont partir vivre deux mois complets dans la communauté de Monkey Point. Et enfin, le « film crew », trois amis de Guillaume, sont venus pour tourner leur documentaire. 23 personnes au plus fort du mois !
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Photo du groupe (et il manque encore pas mal de monde !)
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Bien sûr, tout ce monde ne pouvait pas rentrer dans la maison des volontaires, déjà bien pleine. Aussi, Guillaume a dû mettre un gros coup de pression à ses ouvriers (et à nous autres les volontaires, accessoirement…) pour finir la première phase de construction de sa maison. En moins d’une semaine, sa maison s’est complètement transformée : sol, carrelage, salle de bain, plomberie, électricité, tout a été terminé à une vitesse fulgurante. Sur ce chantier aussi, beaucoup de monde ! Autre élément de folie : Marie organisait la première semaine de formation des opérateurs, dans notre atelier de l’Inatec. Au programme, une semaine de formation théorique et pratique en alternance, avec des cours données à la fois par des volontaires, et par les ouvriers de l’atelier.
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Opérateurs de Punta travaillant sur la turbine, sous l'oeil vigilant d'Octavio et de Lynn
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BonBoy, notre rasta-opérateur de Monkey Point, reçoit son diplôme des mains de Dionisio, directeur de l'INATEC-IPCC
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Une super occasion pour moi, juste avant le voyage à Monkey Point et Punta de Aguila, de faire connaissance avec les opérateurs de Punta, et de mieux connaître ceux de Monkey Point. Ce voyage a déjà été plus ou moins raconté dans un autre post, je vous laisse vous y reporter. La seule semaine un peu cool a été celle qui a suivie le retour de Monkey Point. J’ai pu me mettre à fond dans le boulot, mais j’y reviendrai dans un prochain post. Je vous laisse avec quelques photos du Palo de Mayo, une vidéo (un peu sombre, mais ça vous donnera une petite idée… il faut le voir pour le croire !) et puis un peu de musique !
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Booty shakin' : Shake, baby, shake !
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Miss San Pedro (mon quartier !)
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Miss Nueva York, ma préférée (forcément ;-)
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Ça c'est la musique qui accompagne le défilé du 31 au soir. Il faut imaginer un immense cortège de danseurs et danseuses accompagnés de banda et de tous les badeaux, défilant dans les quartiers de Bluefields au son du "Toulouloulou, pâss unda" (Tulululu, pass under, pour ceux qui n'auraient pas lu mon article sur l'anglais créole). Pass under, puisque la foule fais une grande chaîne et forme un immense "pont" sous lequel on passe 2 par 2 pour ressortir de l'autre côté et ralonger le pont (oui, oui, comme en maternelle, c'est ça...). Le truc marrant, c'est que le pont finit par faire 2 kilomètres de long, et c'est bien crevant de faire tout ce chemin accroupi, et en rythme !
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Ça c'est le type de danse, le fameux "booty shaking". C'est assez fou de voir ces gamines d'une douzaine d'années se déhancher avec une telle aisance et une telle vitesse...

lundi 9 juin 2008

Joyeux Anniversaire Mommy !

Voici un petit « cadeau » virtuel, en espérant que tu ne l’auras pas déjà découvert via le blog de ma collègue Marie, qui l’a déniché il y a peu et l’a déjà « linké » sur son propre blog… Voici donc un article qui devrait très bien te correspondre (à part la partie où tu es censée venir me voir dans mon « nouvel univers »), puisqu’il a été écrit pour ça. Joyeux Anniversaire, ma petite Môman !
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A tout à l’heure sur Skype !

samedi 31 mai 2008

Hiver

Rappelez-vous, le 1er Mai, je vous disais « La saison sèche commence à toucher à sa fin ici ». Et je vous racontais tous les déboires que l’on avait ici avec le manque d’eau, le puits, la pompe, les douches au seau, etc. Bien je m’étais un peu gouré quand à la proximité de l’arrivée de la saison des pluies, puisqu’on a bien dû galérer trois semaines de plus avant que les premières gouttes ne se décident à nous tomber sur la tronche. Néanmoins, voyant ces gros nuages noirs arriver, avec Charles on a décidé de nettoyer le tank et les gouttières, qui étaient tout sales après des mois de non utilisation ou de remplissages douteux. Armé d’un balai, d’un seau, et d’une machette, j’ai donc joué aux équilibristes sur le toit en zinc de la maison, afin de sortir toutes les feuilles, branches et autres saloperies des gouttières, d’une part, et d’élaguer le palmier et le manguier responsables desdites feuilles dans les gouttières d’autre part. Charles quand à lui s’est armé de son maillot de bain, d’une brosse et d’un seau d’eau chlorée, et le temps de vider le tank, ce qui n’est pas une mince affaire, il s’est fait une petite baignade/nettoyage jusqu’à ce que la moindre trace de saleté soit évacuée par la vidange et qu’il ne reste qu’une saine odeur de propreté dans le tank. Ça donne ça en image :
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Le niveau est bas, et Charles commence à fatiguer un peu...
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Petite réparation en vue d'une meilleure collecte
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Et voilà ! Plus une trace de feuille !
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Cet effort ne fut pas vain, puisque deux jours plus tard, une saussée nous tombait dessus. J’avais oublié ce que c’était que la pluie ici, et ça m’a rappelé les bons moments des premiers mois. La pluie, ça ne rigole pas ici. On a mis une petite matinée à vider le tank, il s’est rempli en moins de temps qu’il ne faut pour dire « ¡Viene la lluvia! » (« La pluie arrive ! »). Le truc super cool que j’avais un peu oublié, c’était les vraies douches, pas au seau, mais avec une pomme de douche et de la pression. La dernière en date remontait à mon séjour au Costa Rica, début Mars. Autant vous dire que c’était orgasmique ! Prochaine étape : avoir de l’eau chaude. Je pense que ce sera pour New York. Autre conséquence de cette pluie diluvienne : le niveau du puits s’est mis à augmenter furieusement, menaçant d’engloutir la pompe ! Nous avons donc été contraints de la sortir avec Sébastien. Le point négatif, c’est qu’on avait bien lutté pour l’installer. Le point positif, c’est que les seaux tombés au fond vont remonter tout seul !
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La pompe est parée à passer l'hiver. C'est ainsi qu'on appelle la saison des pluies ici... Je vous rassure, on n'a pas vraiment froid non plus ;-)

PS : 51ème article... ça y est, le compte est rond !

lundi 26 mai 2008

Non, non, vous ne vous êtes pas trompés de blog

J'ai juste changé le "layout", parce qu'il paraît que les écrans noirs, ça permet de sauver de l'énergie... un peu comme utiliser "Blackle" à la place de "Google" comme page d'accueil de votre navigateur. J'espère que ça restera lisible...
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Voilà, c'est tout. Bon, j'en profite pour dire un grand, que dis-je, un immense merci à tous mes lecteurs, qui continuent de me motiver à vous faire rêver, et à vous en mettre pleins les yeux jusqu'au bout de mon voyage, et qui rajoutent chaque fois un petit point rouge sur la carte du monde des mes lecteurs... Je ne saurais vous encourager plus à me LAISSER UNE PLUIE DE COMMENTAIRES, car un article non commenté est comme un article non lu pour moi. Alors ne serait-ce que pour formuler une remarque, un conseil, un compliment ou encore une insulte (euh... pas trop quand même siouplait !), ... c'est gratuit, ça mange pas de pain, et c'est franchement pas compliqué et pas long. Alors, faites vous plaisir, lâchez-vous !
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Merci encore. By the way, j'ai mes dates de retour en France : mon avion atterrit à Paris le 19 Août à l'aéroport Charles de Gaulle. Je pense rester quelques jours à Paris avant de descendre à Toulouse pour ma soutenance de stage et ma troisième année à Supaéro. Si vous êtes dans le coin fin Août, donc, n'hésitez pas à me contacter.
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Bisous !

samedi 24 mai 2008

Petit update pour Monkey Point

J'ai fini par dégoter une photo du fameux trône de Monkey Point ! Le voici, pour le grand plaisir des yeux... et des narines :
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Le seau à côté, c'est pour le PQ, car au Nicaragua, et dans toute l'Amérique Latine, apparemment, "you don't flush the toilet paper !". Il manque le couvercle du trône, pour que ça fermente mieux "a dentro"... Plus sérieusement, j'en profite pour signaler à tous que les toilettes sèches, ça marche très très bien, et que si c'est bien fait, il n'y a aucune mauvaise odeur. Le truc, c'est que normalement, il faut terminer en couvrant avec de la chaux, ou bien de la sciure, ou des écorces de riz. Bon, après, c'est toujours difficile d'éviter les cucarachas (cafards) et autres bestioles en tout genre, dans les communautés... Petite anecdote (de Kahkabila, mais c'est pas grave) : Ben a délogé quelques chauves-souris du fond du trou, en faisant ce qu'il avait à faire... Heureusement, il était debout, et il a pu prendre ses jambes à son cou !

vendredi 23 mai 2008

Petite leçon d'anglais créole...

Après une semaine passée dans les communautés de Monkey Point et Punta de Aguila, je me sens obligé de vous faire partager ce que j’ai appris de l’anglais créole parlé là-bas, à force de conversations et d’écoute. Je ne connais pas le créole des Antilles, je ne sais pas si les Français ont du mal à le comprendre, mais même mes collègues Lynn et David, américains pur souche, ne comprenaient pas toujours tout ce qui se disait. Une chose est sûre, si vous n'étiez pas bons en anglais à l'école, que vous vous trompiez souvent dans les auxiliaires et les "s" de la troisième personne, peut-être serez vous excellents en créole. Explications :

  • Première chose, les mots sont beaucoup moins détachés qu’en anglais traditionnel. "What happened ?" se prononce ainsi "Whaâpen ?"
  • Deuxième point récurrent, une phrase sur deux se termine par "boy", prononcé "bouaille".
    Les mots comportant "th" seront prononcé "t", exception faite de "the" ou "there", qui seront plutôt prononcés "di" et "dière". Exemple : "everyting is oké down dière, bouaille !"
  • De la même façon, le "ttle" devient "kky".
  • "Next" remplace "Other" ou "Another".
  • Les auxiliaires et les "s" de la troisième personne sautent dans 99% des cas. De même "were" n'existe pas : on n'utilise que "was".
  • Les pronoms sont utilisés de manière bien curieuse. Je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi (mais existe-t-il des règles de créole ?!), mais il semble que des pronoms like "us" ne soient pas utilisés. "Him" remplace "He" quasi systématiquement, mais "She" reste "She". "Them" remplace "they", "me" remplace "I", parfois. On dira donc "Them just like we" pour "ils sont comme nous".
  • "Ask" est prononcé "Axe".
  • Le "a" n'est pas prononcé à l'anglaise, mais à la française. On ne dit pas [smole] pour "small", on dit [smÂle]. On ne dira pas non plus [wodeur] pour "water", mais [wÂ-tÂ].
  • Autre curiosité de prononciation qui peut surprendre le novice : les mots comme "now" [naoh] ou "know" sont prononcés "noh" de façon équivalente. Ainsi "non, on y va", se prononce "noh, let's go noh".
  • "That" est remplacé par "so".
  • Les mots ayant une terminaison en "-ation", ou juste "-tion" sont prononcé d'une manière bien difficile à expliquer. Je suis sûr que Martin ou tout autre amateur de reggae qui lirait ces lignes pourra m'aider à expliquer cela en laissant des commentaires. En gros "communication" se prononce plus ou moins [comiounicaéshione].
  • Une particularité de Monkey Point, quoique ce n'est pas sûr, c'est peut-être tiré de l'héritage jamaïcain (prononcez "jéméïkân") : le poste militaire, le gouvernement, ou toute autre forme d'autorité est appelée "Babylon".
  • Et le meilleur pour la fin : l'emploi de "All right". Il peut tantôt signifier :
  1. bonjour
  2. au revoir
  3. ok
  4. tout va bien
  5. ça va ?
  6. bon, d'accord ("Âl right, dien...")

Voici donc quelques exemples qui récapitule un peu tout. "Salut, je prends le petit seau pour aller chercher un peu d'eau" se dira "Âl right, I takin' di smâll bucket to get some likky wÂta". "Touche pas mon seau, casse toi !" devient "No touch di bucket, get your ass !". "Ils viendront un autre jour, ils ont appelé le poste militaire" se traduira par "Them come di next day, them call to di Babylon".

Et en bonus, un petit enregistrement de Ricardo, un type de Monkey Point, que j’ai enregistré, histoire de vous donnez un réel aperçu audio de comment ça sonne :
http://maxime.goursaud.googlepages.com/WS111527.WMA

Monkey Point, épisode III

Je rentre d’une semaine passée entre Monkey Point et Punta de Aguila, deux communautés au sud de la R.A.A.S. Une troisième visite à Monkey Point, après celles de Novembre et de la Semana Santa, une première pour Punta de Aguila. J’ai donc fait le tour de toutes nos installations ! Ce fut un sacré voyage à organiser : 13 personnes au début, 2 pangas, une quantité impressionnante de bouffe, d’eau, de sacs, matelas et autres moustiquaires à emporter… Un vrai défi logistique, destiné en partie à mettre à l’épreuve le procédé que l’ai mis au point pour systématiser l’organisation de ces voyages dans les communautés. 13 personnes donc, puisque nous sommes partis avec Guillaume et 2 copains à lui, français, venus au Nicaragua pour faire un documentaire sur l’histoire de blueEnergy, 5 volontaires, dont deux nouveaux, Lynn et David, un couple d'américains qui vont passer deux mois complets à Monkey Point, 3 femmes de l'université de l'URACCAN, venues faire une enquête sociologique avec Julie, Octavio de l'atelier, et enfin Maurice, beau-père de Guillaume, venu en simple touriste.
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David, ancien bartender avec Guillaume, a monté sa propre boîte de production
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Xavier est réalisateur et caméraman
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Un troisième ami de Guillaume, Quentin, venu pour les prises de son, s’est malheureusement bloqué le dos et a été contraint de rester se reposer à Bluefields. Nous sommes donc partis à 2 pangas, non seulement puisque nous étions beaucoup et bien chargés, mais aussi pour permettre au film crew de prendre des prises de ce qu’est un voyage en panga. Ceci nous a donné l’occasion à moi et Charles de faire les malins à l’avant de notre embarcation, pendant que David et Xavier remplissaient respectivement leur appareil photo et caméra.
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C'est ainsi que Charles s'est offert son surnom de "Machete Man"...
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J’ai sûrement déjà décrit la vie dans une communauté, mais un petit rappel ne fera pas de mal, surtout que chaque communauté possède ses propres particularités, et cette semaine à Monkey Point fut bien différente de celle passé à Kahkabila en Octobre. Par exemple, à Kahkabila, j’avais été logé dans une des meilleures maisons de la communauté, en béton, alors qu’à Monkey Point, nous vivions là-dedans :
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L'intérieur : la cuisine
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Quand je suis venu en Novembre, la partie qui a l’air la plus récente n’existait pas, il n’y avait que la cuisine (partie la plus ancienne). Dans une communauté, la cuisine se fait au feu de bois, bien entendu, ce qui signifie qu’il faut se couper son bois à la hache chaque matin. Démonstration par Charles :
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La douche est bien entendu au seau, mais en ce moment, on a l’habitude (vous ai-je dit qu’il n’a toujours pas plus la moindre goutte ?), et l’eau pour boire doit être cherchée à la source, à l’autre bout de la communauté, puisque les puits ne sont pas très dignes de confiance. J’ai malheureusement oublié de prendre une photo des toilettes, mais ce sont des toilettes sèches, avec juste un trône en ciment. La vie sauvage donc, mais aussi la vue sauvage… Je vous laisse admirer…



C'est sûr que vu comme ça, la vie paraît moins difficile, là-bas...

Pearl Cays, épisode III

Juste un petit article pour raconter qu’au début du mois, quand Lâl, Matthieu et Maïté (l’équipe active de bE France) sont venus nous rendre visite, nous nous sommes fait une journée de tourisme aux Pearl Cays (ou Cayos de Perlas). Il y avait aussi Andrea, une consultante canadienne spécialiste de l’eau, déjà venue quelques jours en Février, et de retour cette fois-ci pour animer un workshop sur l’eau avec Bruno. Nous étions donc moi, Charles, François, Lâl, Matthieu, Maïté, Andy, Stephanie et Claude, une québécoise rencontrée en chemin et embarquée pour l’occasion. Au programme, plage, soleil, cocotiers, hamac, natation synchronisée, et rugby et pétanque de noix de coco ! Récit en image, comme le disent si bien les journalistes :
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Mais quel beau gosse...
. Matthieu, coincé entre Maïté et Claude

Moi et Andy en plein show

Essai transformé par Matthieu

J'ouvre une coco pour jouer à la pétanque avec

François, en pleine concentration

Lâl, pas moins concentré !

Charles, toujours à fond...

Toute l'équipée sur le départ

Où je suis passé pendant cette année...


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