¡ Holá Todos !

Ici vous trouverez tout ce qu'il vous faut savoir sur le Nicaragua et ce que j'y vis... et c'est pas triste !! J'y suis depuis le mois de Septembre 2007 et jusqu'en Aout 2008.

Je m'appelle Maxime, et je travaille en tant que volontaire pour une ONG appelée blueEnergy, basée a Bluefields.

Ce blog est fait pour vous, mais merci de LAISSER UN COMMENTAIRE, car un post non commenté, c'est comme s'il n'était pas lu...

Pour lire dans l'ordre chronologique, il faut commencer par la fin et lire de bas en haut.

enJoy...

samedi 29 décembre 2007

Anniversaire de blueEnergy

Samedi 15 Décembre, nous avons célébré l'anniversaire de blueEnergy. Bon, la date officielle tombait en Novembre, mais c'était pendant la folie de la campagne CNN, donc on l'avait décalé au mois de Décembre (en espérant intérieurement que l'on fêterait du même coup la victoire des CNN Heroes... mais bon... hum... voila...). Samedi matin donc, nous avons préparé le campus de l'INATEC a recevoir cette grande cérémonie, en rangeant à fond l'atelier, en installant la scène qui allait recevoir le concert, les chaises, les banderoles, les feuilles de cocotier sur les piliers du "gymnase", le bar (très important, ça, au Nicaragua).

Sur le coup des 18h, les gens ont commencé à arriver, et on a pu faire une petite cérémonie de remises des diplômes de la "Cruz Roja". Ce qui me fait prendre conscience d'un grave oubli de ma part... J'avais oublié de vous parler des deux jours de formation aux premiers secours (l'équivalent de l'AFPS en France) que la Cruz Roja Nicaragüense nous ont dispensés, à nous les volontaires et aux ouvriers de blueEnergy. C'était bien marrant et bonne ambiance, et on a bien rigolé pendant ces deux jours. Bref, nous fîmes une petite cérémonie pour remettre les précieuses attestations d'aptitude a dispenser ces fameux "primeros auxilios", puis nous avons laissé DJ Greg lancer la soirée, pendant que le buffet était pris d'assaut par les invités.

Ce fut une soirée bien sympa, on a bien mangé, bien dansé, bien bu aussi, il faut l'avouer, mais tout le monde a bien apprécié je crois, et une fois encore, c'était une bonne pub pour bE a Bluefields. Décidément, il est fort en communication, ce Guillaume. Martin, une fois encore, j'ai assisté a un super concert de reggae, j'ai bien pensé a toi !

Purisima, et diverses news décembriennes...

Le 8 Décembre, au Nicaragua, le pays célèbre la "Purisima", fête en l'honneur de l'immaculée Conception. Ce jour la donc, quelques familles un peu plus aisées que les autres organisent une sorte de petite messe chez eux. Nous fûmes invités par Roger, un des travailleurs de blueEnergy, et ne sachant pas trop ce que c'était, nous y sommes allés. Il s'est avéré que c'était trèèèès trèèèès chiant... Pendant près de deux heures (et encore, ça allait, nous étions assis, pas comme d'autres, les pauvres...), des chants sont entonnés de façon très fausse et criarde par les gens, et quelques prières à Marie (je crois avoir reconnu le "Je vous salue, Marie") sont récitées moultes fois... Mais tout le long, il était surprenant de voir que de plus en plus de gens se pressaient au portail de la maison de Roger. L'explication est arrivée très vite : à peine la cérémonie terminée, une énorme bousculade s'installe, puisque l'hôte distribue des sucreries pour chacun des "participants". En bref, la Purisima pour un Nica, c'est deux heures d'attente horrible pour obtenir des sucreries... Et dire que certains gamins enchainent parfois deux Purisima chez deux hôtes différents... Ils en ont du courage et de la piété envers le bonbon Dieu !!!
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Quelques petites photos qui accompagneront les articles précédents, notamment sur le travail effectué sur les fibres de verre, les Argentins...
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J'avais également oublié de vous dire qu'un nouveau couple de volontaires est arrivé au début du mois : honte a moi ! Ils s'appellent Stéphanie et Bruno, tous deux récemment diplômés de l'école Centrale de Nantes. Bruno va travailler sur un projet pilote pour apporter de l'eau potable aux communautés. Stéphanie est spécialisée dans les Matériaux : elle travaillera donc tout naturellement sur l'élaboration des pales en fibre de verre. Elle aussi a beaucoup travaillé dès son arrivée avec Diego et Vicky. Voici en prime une petite photo du groupe, je pense au complet :

Pas de bol, il s'est mis a pleuvoir pile au moment de la séance photo devant l'atelier...

mercredi 19 décembre 2007

Panoramique de l'atelier

J'ai trouvé un logiciel trop stylé pour faire des panoramiques, et comme pour l'anniversaire de blueEnergy, une visite de l'atelier était au programme, celui-ci était tout propre, tout rangé. Bref, c'était le moment idéal pour essayer ce fameux PhotoStitch ! Bon ca ne rend peut-être pas super bien là sur mon blog, mais bon, au moins, vous aurez une petite idée de mon environnement de travail. Pour ceux qui ne s’y retrouvent pas, j’étais au milieu de la partie la plus grande de l’atelier (oui, il y a d’autres pièces) et j’ai fait un 360°.

Voila, maintenant que je sais faire, je vais pouvoir vous en mettre plein la vue très prochainement !

vendredi 14 décembre 2007

Bon vent, Mamie

Mamie est décédée hier, à l'âge de 92 ans. Cela faisait quelques années qu'elle était dans sa maison de retraite, très faible, et n'ayant qu'une seule envie : en finir, partir, rejoindre son mari, et son petit-fils, malheureusement décédé avant elle. Ce message s'adresse tout particulièrement à mon oncle Xavier et à ma chère Maman : encore une fois, je vais manquer l'enterrement, mais je penserai très fort à vous...

Argentins, Fibres de Verre, et come back

Martin a bien raison, je vous laisse vous reporter à ses commentaires… Je me suis un peu laissé aller sur la publication ces derniers temps… C'est qu'il y a eu pas mal de mouvement ici à Bluefields. Voyons, voyons, par où commencer…

Je vous avais laissé sur notre petit festin de Thanksgiving, et sur le « concert » de Kali Boom. La semaine suivante fut paisible, et même pénible, puisque je commençais vraiment à tourner en rond sans avoir rien de très intéressant à faire. La comptabilité, c'est bien gentil, mais au bout d'un moment, ça saoule, et puis de toute façon, je n'avais plus aucune facture à me mettre sous la dent… Du côté logistique, la production étant en standby ces temps-ci, à la fois parce qu'on est en train d'étudier pourquoi les anciennes turbines crament, parce qu'on n'a pas encore fini le design des nouvelles machines, parce que, a fortiori, on ne construit plus ni les anciennes ni les nouvelles, et parce que Guillaume n'était toujours pas rentré de Managua, je n'avais pas trop non plus de quoi avancer… Bref, à la fin de cette semaine, j'avais pris la décision d'aller aider à l'atelier, plutôt que d'être inutile au bureau.

Ça tombait bien, puisque la semaine suivante (ça fait début Décembre pour ceux qui sont perdus dans la chronologie…), les Argentins sont arrivés ! Je dis « LES » Argentins, parce qu'ils sont en contact depuis très longtemps avec blueEnergy, et leur arrivée ici à Bluefields a été repoussée tant de fois qu'on commençait à ne plus y croire. Mais ils ont décidés de faire un petit trip, de descendre toute l'Amérique depuis les États-Unis jusqu'à chez eux en Argentine, dans un van. Et comme le Nicaragua est sur la route (si, si, le Nicaragua, c'est pas en Afrique pour ceux qui sont vraiment très mauvais en Géographie), les voici enfin, chargés de leur précieuse expérience en fibres de verre. En effet, Diego et Vicky ont construit quelques éoliennes de type artisanal comme les nôtres, à Buenos Aires, avec des pâles en fibre de verre. De plus, ils ont participé à quelques workshops à ce sujet (c'est d'ailleurs là que Mathias a fait leur connaissance), et lors de leur trip, ils ont continué à construire quelques éoliennes sur leur chemin. Bref, vous l'aurez compris, ils ont beaucoup à nous apprendre, et ça, c'est cool ! L'arrivée des Argentins, combinée à mon envie de quitter absolument le bureau, m'a naturellement conduit à aller les aider à l'atelier. Depuis une grosse semaine donc, nous nous en donnons à coeur joie, à coup de fibre, de résine, de ciseaux à bois, de pinceaux... Pour l'instant, nous sommes repartis du moule que Sébastien et Christian avait fabriqué au mois d'août, et nous avons fabriqué deux pâles peu satisfaisantes avec. Les deux faces (intrados et extrados) ne se sont pas très bien collées, et du coup le bord de fuite n'est pas idéal, ce qui est très préjudiciable, comme chacun sait ;-), du point de vue aérodynamique... Donc depuis avant hier, nous planchons sur l'élaboration d'un nouveau moule, qui permettrait de corriger toutes les erreurs que nous avons commises, et de rendre plus pratique tout un tas d'opérations rendus trop complexes par la géométrie de l'ancien moule. je ne m'étendrai pas trop sur le sujet, mais bon, y'a du boulot, ça me plaît, donc, c'est cool. Point négatif, les Argentins vont continuer leur route et donc après les vacances (youpi, plus qu'une semaine !), on devra faire sans eux... C'est dommage, je commençais à m'habituer à leur accent génial !

Bon, sinon, quelques news en vrac : Rémi s'est fait coupé les cheveux par Sébastien, c'est plutôt réussi. Non me regardez pas comme ça, j'ai pas prévu de me les couper tout de suite ! Guillaume est rentré de Managua. C'est un peu le bordel dans la maison depuis son retour, puisqu'il organise une grosse fête demain pour les 4 ans de blueEnergy, du coup il a ramené Alvaro, un nica qui bosse avec lui à Managua, pour gérer tout ça, et aussi parce que, pour l'occasion, il y a un paquet de monde (artistes, Zander, DJ Greg...) qui défile à la maison. Du coup, je suis tout aussi bien à l'atelier !
Sinon, nous n'avons pas gagné le prix du "CNN Heroes", mais cette campagne a été très bénéfique pour le rayonnement de blueEnergy. Encore un immense merci à tous ceux qui ont consacré un peu de leur temps à nous soutenir !

lundi 26 novembre 2007

Vidéo de Kali Boom 2 (toujours pour Martin !)



Kali a lancé son deuxième essai alors que plus personne ne l'attendait : sans la pression, tout passe beaucoup mieux ! Bon par contre, je pense que ce n'était pas totalement de l'impro, mais c'était quand même bien sympa d'avoir du reggae en live au beau milieu du repas !

Tiens tant que j'y pense, n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil sur YouTube pour avoir de meilleurs vidéos de Kali et du Bluefields Sound System, comme ici :
http://www.youtube.com/watch?v=1AZMzLR3eXI

PS : Martin, tu peux pas savoir comme j'en ai ch... pour uploader ces vidéos, j'espère que les commentaires que tu vas laisser seront à la hauteur de l'exploit que je viens de réaliser.

Vidéo de Kali Boom 1 (pour Martin)

Bon, elle est un peu sombre et il y a quelques bruits parasites, mais vous comprenez, ce sont les aléas du direct !


Premier essai, mais il y a trop de bruit, et le "beat" ne prend pas...

Mais Kali Boom garde le sourire !

Thanksgiving

Les Américains et leurs coutumes sont partout ! Mais ce soir là, le 22 Novembre 2007 pour être précis, c’était plutôt appréciable, puisqu’on a fêté Thanksgiving, et qu’on s’est (encore !) baffrés ! Tout ceci s’est fait sous la houlette de Zander, Alexander Scott de son vrai nom, un Américain qui travaille à Bluefields depuis quelques années, notamment avec le Bluefields Sound System, qui comme son nom l’indique, est un groupe de musiciens (on peut dire reggae men…) locaux. Bref, Zander est un bon pote de Guillaume, et il nous a proposé de se charger de tout pour fêter Thanksgiving chez nous. Il avait donc fait les courses, et il est venu faire la cuisine chez nous.

On l’a quand même aidé parce qu’il y avait pas mal de trucs à faire, et puis parce qu’on avait la dalle ! Au menu, non pas de la dinde, mais du poulet (on fait avec ce qu’on a…), de la garniture (du stuffing, comme ils disent…), du yucca frit, de la purée et un autre truc trop bon mais trop gras à base de noix de coco râpée et cuite dans du beurre… Miam ! Si on continue à se faire des festins chaque semaine comme ça, il va vraiment falloir que je trouve un moyen de faire plus de sport…

Les "dindes" locales ; elles ont de la gueule, non ?

François et Stéphanie, dont c’était la dernière soirée avant leur grand départ vers de nouvelles aventures, avaient invité Kali Boom, un des reggae man du Bluefields Sound System, qui passe assez régulièrement à la casa blueEnergy, et du coup il nous a fait des petits « beats » à table c’était bien funky !

Le résultat de tout ce boulot une fois dans l'assiette. Yeepeee !

Petite photo du « crew » : si je suis plus blanc que les autres, c’est seulement de la faute du flash !

Petite vidéo du combat de coq



J’ai retrouvé une petite vidéo que j’avais prise le jour du combat de coq. C’était le tout premier combat de la soirée, et forcément, ce n’était pas le plus impressionnant, mais ça vous donnera un petit aperçu de l’ambiance qui régnait là-bas. EnJoy !

jeudi 22 novembre 2007

Votez Mathias Craig !

Une autre raison pour laquelle je n’ai pas écrit sur mon blog depuis un moment, c’est que j’ai passé beaucoup de temps devant l’ordinateur, pour organiser la campagne de vote sur CNN. Pour resituer le contexte, chaque année, la chaîne américaine CNN organise une sélection de « CNN Heroes », et en Mai dernier, Mathias a été sélectionné dans la catégorie « Travail dans les communautés ». Il y avait 6 catégories en tout, et dans chacune, un premier « round » a été organisé pour élire un candidat pour la finale inter catégories. Nous avons voté comme des tarés, car nous nous étions rendu compte que le vote multiple était autorisé. Pour être précis, Mathias s’en est aperçu et a prévenu CNN, estimant que ce n’était pas normal que l’on puisse voter plusieurs fois. CNN lui a répondu qu’ils n’allaient rien faire pour l’empêcher, dès lors, la seule solution pour gagner était de voter mécaniquement, pour avoir plus de voix que les "adversaires", ce qui est un peu dommage tout de même… Bref, Mathias a passé le premier tour et le voici en lice pour gagner le prix de 25 000 U$. Ce serait un énorme coup de publicité pour blueEnergy si nous pouvions gagner cette finale et que notre action soit diffusée via la chaîne CNN. C’est pourquoi nous sommes en campagne, et ce jusqu’au 26 Novembre. Il est encore temps de voter : http://www.cnn.com/heroes !

Mais rassurez vous, je ne suis pas seulement resté
à moisir devant mon ordi : j'ai aussi fait de la "comm' ",
de la distribution de flyers, et de l'affichage sauvage :

Un petit concours photo a été organisé en interne par blueEnergy : envoyez vos photos les plus hilarantes de vous, votre chien, votre peluche… en train de voter, par mail, à l'adresse media@blueenergygroup.org. Le gagnant remportera une peinture de « paysage éolien » comme celui-ci :

Et voici quelques exemples, comme ça en plus vous voyez mes collègues :


Vivement le prochain anniversaire !!!

Mardi 13 Octobre, c’était l’anniversaire de Julie, mais aussi celui de François ! Guillaume l’a appris le matin même, et il a décidé de changer ses plans, à savoir rester à Managua pour la campagne CNN, et il est revenu à Bluefields pour les fêter avec nous. Le truc tip-top, c’est qu’il a trouvé un resto français à Managua, et du coup, il les a dévalisé avant de prendre l’avion ; du coup, il est arrivé chargé de trèèèèèès bonnes choses : camembert, brie, jambon fumé, salami, rosette, olives et feta dans de l’huile, rillettes, pâtés, tapenades, et aussi quelques bouteilles de vin rouge ! Ah oui, j’oubliais la cerise sur le gâteau : du pain, du vrai, fait à la française… Autant vous dire que ce soir là, on s’est baffré comme des sales, à tel point que les nicas qu’on avait aussi invités nous ont pris pour des fous à manger autant. Cela nous a permis de confirmer dans nos petites têtes que c’est bel et bien en France que l’on mange le mieux !!! Merci patron ! (Vivement que j’aille à Managua, moi…)

Julie s'était fait des tresses à la Sean Paul pour l'occasion. A gauche, Marie, une autre volontaire française, et à droite, Pina, notre cuisinière.

Sébastien a le ventre plein : il est content !


Bon, sinon, on a offert une belle bouteille de rhum (12 ans d’âge, ce qui change à peine du 7 ans d’âge que l’on a l’habitude de boire… excusez du peu…) à François, et du joli tissu à Julie pour qu’elle puisse se confectionner des jupes.

Pelea de Gallos !

Walala, y’a du laissé aller… Presque deux semaines sans activités bloguesques ¡ Et bien c’est sûrement parce qu’il n’y a pas grand chose à raconter de passionnant ces temps-ci… Voyons, voyons, où vous avais-je laissé ? Ah oui, Monkey Point !
Bon ATTENTION, ce qui va suivre va être beaucoup moins glamour, âmes sensibles, s’abstenir… Le week-end suivant, nous sommes allés voir un combat de coqs, avec Rémi, Sébastien, et un couple de français, Marion et Mathieu, qui avaient rencontré Guillaume quelques jours auparavant à Managua, et qui sont venus voir s’ils pourraient implanter un système d’éco-tourisme dans la communauté de Monkey Point, justement. C’était assez marrant, un peu trash aussi. Je laisse les photos parler d’elles-mêmes, une nouvelle fois, mais comme l’a si bien dit Sébastien sur son propre blog, c’était du « gore sous les tropiques » ! Mais il fallait aussi y aller pour constater l’ambiance d’un dimanche après-midi à Bluefields.
Tout commence vers 14h30, 15h, cela se passe visiblement dans une propriété privée ; dans le jardin, une « aire de combat » abritée est installée. Tout met beaucoup de temps à se mettre en place, le temps que les nicas arrivent avec leurs coqs, que les paris se mettent en place, à coup de billets bleus qui circulent dans tous les sens, que l’arbitre retrouve sa cloche, que l’on équipe les coqs de leurs crochets meurtriers…
et puis ça y est, le premier combat commence, sous les cris des nicas déjà un peu attaqués par quelques bières, voire quelques « tragos » de rhum, pour les plus riches. « ¡ Juega el gallo ! », voilà ce qui ressort le plus clairement, ou plutôt, le moins confusément, dans cette cacophonie de cris, humains ou non. Il n’y a pas beaucoup besoin d’exciter les pauvres bêtes, quelques provocations avec un autre coq qui semble ne servir qu’à ça de toute l’après-midi, et puis les coqs sont « en canne », près à l’attaque. Après quelques petits instants où chacun essaye d’impressionner l’autre,
les premiers coups de becs et de crochets fusent, provoquant un nuage où se mêlent plumes, sables, et un tonnerre de cris et de bruits de bouches, pour exciter les pauvres bêtes, qui sont déjà toutes ensanglantées. De temps à autre, pas forcément quand on s’y attend le plus, l’arbitre sonne un coup de cloche, et chaque « coach » reprend en main son « poul(et)ain », comme dans un combat de boxe, chacun à un coin de l’arène, dont le sable est déjà maculé de sang. Ce sang qui leur bouche les orifices respiratoires est évacué à grands souffles des coachs, qui n’hésitent pas à « goûter la volaille ».
Et le combat repart, toujours sous les cris, car l’alcool continue de monter. Au bout de quelques rounds, sauf quand on n’a pas de bol, un des deux coqs commence à prendre beaucoup plus cher que l’autre, et, la tête tuméfiée, les yeux couverts de sang, il commence à tituber sous les coups de becs furieux de son adversaire. Il est épuisé, les cris redoublent, il vaut de l'argent... il se stabilise en déployant une aile qui va traîner dans la terre maculée. La cloche résonne dans les cris de sa tête. D'ultimes poussées d'énergie pour de derniers coups sanglant a cet acharné en face avant de s'écrouler haletant. Les dix coups de cloche de la délivrance retentissent sous des hurlements bestiaux... Les deux combattants sont piteux de sang et chancellent. Mathieu aura gagné 60 cordobas parce que le coq sur lequel il a misé a tué avant de se faire tuer... Et au final, les deux passeront à la casserole, car il est inutile d’espérer un autre avenir après ce genre de combat.

Un poulet bien mal en point, mais le combat n'est pas terminé tant qu'un des deux n'est pas à terre !

Même l'arbitre picole, d'où parfois quelques difficultés pour faire appliquer les "règles"...

vendredi 9 novembre 2007

2 jours à Monkey Point

Vendredi 2 Novembre en fin de matinée, Julie nous annonce à moi et à Rémi que nous allons profiter d’un voyage organisé par Allen, un type de la communauté de Monkey Point, pour y aller avec lui et aller checker un peu l’état de la turbine là-bas. Good news ! Nous sommes donc allés à l’atelier pour préparer les outils, la résine, la peinture, bref, tout ce qui était susceptible de nous servir pour une éventuelle maintenance/réparation. Moustiquaire, crème solaire + Biafine, anti-moustiques, bottes, vêtements qui ne craignent rien, et toc ! le sac est prêt. Départ le lendemain matin, avec la panga de l’INATEC, en prenant au passage la moitié de la communauté à bord. J’exagère un peu, mais on était quand même bien nombreux dans cette petite panga. La mer fut bonne à l’aller, même très bonne, comparée au retour : j’y reviendrai. Un paysage complètement vierge et constant défile sous nos yeux ébahis : une plage, bordée par la jungle, avec des collines qui s’élèvent en arrière plan. Puis le paysage se met à changer, les collines se rapprochent du littoral, les plages disparaissent au profit de dénivelées plus importantes (ouais, c’était pas encore les falaises d’Etretat, rassurez-vous…), les premières maisons apparaissent, encore bien isolées… On approche de Monkey Point ! Et puis finalement, après une succession de petites criques de plus en plus peuplées, nous y voilà. L’accueil est moins chaleureux qu’à Kahkabila, puisqu’on assiste d’entrée de jeu à une dispute entre villageois : un type se fait pourrir parce qu’apparemment, sa femme est partie au Costa Rica, profitant qu’il était à Bluefields, parce qu’il la battait. De manière générale, mais c’est aussi sûrement parce que j’y suis resté moins longtemps (2 jours, contre 6 à Kahkabila), j’ai beaucoup moins ressenti l’esprit communautaire à Monkey Point. Le village est très étendu, il n’y a pas de réel centre, et donc les gens se voient moins. Cela dit, il est vrai que les paysages sont formidables, je vous laisse apprécier :

Question boulot, la tour était déjà baissée quand nous sommes arrivés. Bomboy, le seul opérateur qui travaille réellement dans cette communauté, l’avait baissée après avoir entendu un bruit suspect, comme un frottement. Effectivement, peut-être y’avait-il un problème, aussi a-t-il un peu augmenté l’écart entre les rotors et le stator. Celui-ci étant le plus récent, puisque installé par Arnaud et Anne-Claire lors de leur tout dernier trip au Nicaragua, il n’avait pas encore brûlé.

Nous avons tout juste eu le temps de démonter les pales et le rotor externe avant la tombée de la nuit, puisque nous avions un peu traîné pour le déjeuner. Nous avons eu le droit à un Rondon au wary (sorte de cochon sauvage) : c’était pas mauvais, sauf que dans mon assiette, il y avait encore la peau, et a fortiori, les poils de la bête… Pas très appétissant… Le soir par contre, nous avons mangé du poisson frit excellent, digne de ce que j’avais déjà apprécié à Kahkabila. Nous sommes restés discuter dans la nuit avec Allen, puis nous nous sommes glissés sous la moustiquaire. Je me suis levé au beau milieu de la nuit, et j’ai vu le plus beau ciel de ma vie. Pas un nuage, pas de pollution, pas de lumière… une myriade d’étoiles… vraiment magique !

Dimanche 4 novembre : lever 5h30 pour aller préparer le p’tit déj’ : tortillas ! Je me suis tué les yeux à cause de la fumée du feu de bois, mais après on s’est régalé. Puis direction le sommet de la colline, où est perchée notre turbine, pour finir de bosser. Je me suis occupé de résiner et de peindre les pales pendant que Rémi et Julie faisaient des relevés GPS et une petite enquête sur la consommation de la communauté. Puis nous avons remonté tout le bazar et nous sommes allés nous baigner, puisque la communauté avait une réunion et qu’il fallait attendre que des hommes forts soient disponibles pour relever la tour. Le temps de faire un plouf, d’avoir le dos tourné en somme, et la tour s’était déjà relevée ! En plus, le bruit avait disparu, et tout semblait fonctionner correctement.


Avec tout cela, il était déjà l’heure de repartir direction Bluefields. Cette fois-ci, la mer était bien plus forte, la houle avait grossi, et qui plus est elle était orientée Nord-Est --> Sud-Ouest, alors que nous remontions vers le Nord, donc nous avons pris super cher. Avec Rémi, on s’est fait avoir en plus, puisqu’on était à l’avant de la panga, l’endroit où ça tape le cul le plus fort… La traversée fut rude, nos cous, nos dos et nos fesses en gardent encore un souvenir douloureux. Mais bon, c’était quand même bien Monkey Point, on y reviendra !

On prend des forces avant de repartir, et on en aura besoin !

Big Mama Style !

Bomboy, déjà un peu plus sculpté, non ?

Petite virée au Bluff

Mardi 30 Octobre 2007 : encore un jour férié à Bluefields, je ne sais plus trop pourquoi. Ah si, c’était pour célébrer l’autonomie de la côte Caraïbe. Bref, c’était une bonne occasion pour compenser le week-end looseux que l’on avait passé à glander à la casa bE. Nous sommes donc allés avec Julie et Rémi à la plage du côté de El Bluff. 20 minutes de marche de la casa au muelle (port de Bluefields), 30 autre de panga (28 cordobas = un peu plus d’un euro la traversée), puis 15 minutes de marche again pour atteindre la plage, et nous voilà dans l’eau, sous le soleil, au milieu des vagues. Il y a plein de petites payottes sur la plage, il y a des vendeurs de noix de coco avec leur machette, il y a pleins de taons et de sun flies aussi… Mais globalement, ce fut une journée bien sympathique : baignade, balade le long de la plage à la recherche de crocodiles (oui, il paraît que si on a assez loin, on peut en apercevoir…), et coup de soleil ! En rentrant, j’avais une furieuse envie de pommes ; bien que ce soit horriblement cher ici, j’ai payé ma tournée de pommes. Miam !

dimanche 28 octobre 2007

Set Net Point, puis les Cayos de Perlas

Mercredi 24 Octobre : cette fois-ci, c’est bon, nous partons (presque) à l’heure, et nous arrivons sans encombres à Pearl Lagoon. Bon, encore une fois, ça traîne un peu à la mairie, puisque pour une fois le maire est là, donc Edgar saute sur l’occasion pour lui glisser un mot concernant sa communauté, mais au moins, on arrive à chopper et les papiers, et le ticket pour 15 galons d’essence tous frais payés. Et puis c’est parti, direction Set Net, en passant par le check point militaire. Ils ont un peu tous les droits les militaires ici : ainsi, l’un d’eux ne s’est pas privé pour monter à bord de notre panga dans le port de Pearl Lagoon, pour aller gratos jusqu’au check point, et ensuite nous tirer 30 cordobas, parce qu’on était des touristes… J’avoue que j’étais un peu dégoûté. Mais bon, en pensant à ce qui nous attendait, cette frustration est vite passée.
Nous longeâmes donc la côte depuis la sortie de la baie, jusqu’à Set Net Point (cf. carte de mon article précédent « Départ pour Kahkabila »), en essuyant une grosse pluie, quand même. Arrivés à Set Net, on se dépêche de trouver du monde pour baisser la tour. Celle-ci est vraiment en sale état, bien que le corps ait été changé très récemment par Arnaud et Anne-Claire. L’eau de mer a provoqué une sacrée corrosion, et beaucoup de parties métalliques ont morflé. Quant au stator, il est complètement brûlé lui aussi, il n’y a même pas eu besoin d’enlever les pales, ni le rotor extérieur pour le constater. D’après les opérateurs, c’est la tempête tropicale de début octobre qui aurait donné le coup de grâce à cette turbine. L’enquête était terminée, nous avons remonté la tour, et nous l’avons « switché en off », puisque de toute façon, rien ne risquait de fonctionner.


La fin de l’après-midi montrait déjà le bout de son nez quand nous reprîmes la mer direction les Cayos ! Le moral des troupes était, comme vous pouvez l’imaginer, au top, et le beau temps était revenu. Que dire que dire… je pense que je vais laisser les photos parler d’elles-mêmes…


Le paradis, comme sur les cartes postales : îles désertes avec des plages de sable blanc, cocotiers, eau claire… En plus, il faisait hyper beau, on a fait de la plongée, de la pêche, de la baignade, de la cueillette-tranchage-dégustation de noix de coco, de la cuisine au lait de coco (hum.. miam miam le Rondon avec du poisson et de la noix de coco tout frais !). Seul point un peu plus sombre, pendant la nuit, il a encore plu, et ici, quand il pleut, c’est pas pour rigoler, du coup on a dû s’abriter à l’arrache sous des bâches, des ponchos, le tout sous un fort vent bien frais venus du Nord… Mais bon, le soleil revient vite au paradis, et le lendemain, on est déjà secs et parés pour une nouvelle journée de plaisir !

Six jours à Kahkabila !

Jeudi 18 Octobre : départ à 6h45 de la casa blueEnergy. Je rejoins Danni, François et Stéphanie au port de Bluefields, pour prendre la panga vers Pearl Lagoon. Comme il y a beaucoup d’attente (au final, nous ne partiront pas avant 10h !), j’ai le temps d’aller m’acheter des bottes 5pour une éventuelle balade dans la jungle…), et François va acheter de la colle pour PVC. La panga est super chargée, les tubes de PVC rentrent à peine, mais on finit par partir… Arrivées à Pearl Lagoon, déjeuner rapide, on récupère deux trois outils et on repart direction Kahkabila avec la panga de la mairie. L’arrivée est géniale : vue splendide, accueil chaleureux, et ce qui frappe : le calme, la tranquillité… tout simplement reposant. Nous faisons un rapide tour de la communauté ; retrouvailles pour François et Stéphanie, qui y ont déjà passé quelques semaines, redécouvertes pour Danni qui y est venu faire une installation, et complète découverte pour moi ! La communauté n’est pas très étendue, on en fait vite le tour, et la seule chose qui perturbe la tranquillité, ce sont les enfants, débordants d’énergie, tout excités par notre venue ici. Eux aussi sont géniaux, mais ils sont crevants, un travail à temps plein, j’vous l’dit ! Ah oui, y’a aussi pleins d’animaux qui foutent un peu le bordel le soir…



Parlons un peu boulot. L’après-midi de notre arrivée, il n’y avait pas assez d’ « hommes forts » pour descendre et remonter la tour tilt-up, donc nous avons commencé à creuser la tranchée dans laquelle nous allions passer le troisième câble dans les tubes de PVC, pour relier la tour au panneau de contrôle. Quelques nicas nous ont aidés, donc on a été assez rapides.



La nuit tombe vite là-bas : après 17h30, c’est la nuit noire (bon, on a eu de la chance, il faisait pas encore trop sombre, puisque la Lune se faisait pleine…). Douche au seau d’eau du puit, (dans le noir donc…), petit dîner léger, puis on se cale sur les marches de la maison pour discuter avant de se glisser sous la moustiquaire pour dormir, au milieu de la cacophonie des cris de chiens, des chèvres, des vaches, des poules et des coqs… C’est d’ailleurs cette cacophonie qui vous réveille, à moins que ce ne soit le « la comida esta lista » lancé par Stéphanie et François, qui nous ont préparé le p’tit déj’ : tortillas de farine+sucre+levure, frites dans l’huile, trop bon ! Tant mieux car de grosses journées nous attendent. Dans les jours qui ont suivis, nous avons descendu et remonté la tour moultes fois, ouvert la turbine pour constater que le stator a lui aussi commencé à brûler. Ensuite nous avons fait passer non sans mal le troisième câble à l’intérieur de la tour, et puis nous l’avons fait passer dans les tubes de PVC dans la tranchée, jusqu’au panneau de contrôle situé dans l’école de la communauté. Enfin, nous avons enlevé l’ancienne boîte de rectifieurs du somment de la tour, et installé la nouvelle boîte au niveau du panneau de contrôle. A chaque levé et descente de la tour, il faut rameuter les hommes de la communauté, ce qui parfois n’est pas facile, surtout quand après il faut leur dire de rester car on a juste un petit détail à régler sur la turbine, et puis on la remonte juste après. Il est arrivé que l’on tourne le dos et que tout le monde se soit déjà carapaté !



La bouffe. Ça aussi c’est quelque chose… Rondon (mélange de poisson, plantins, bananes, yuka et/ou kikiski et/ou dashin, le tout cuit dans du lait de coco), poisson chat frit, tortillas, gallo pinto (= riz + haricots rouges…), boulettes de poisson… Que du bon, l’extase, et moi qui pensait que j’allais crever de faim dans ces communautés !

Samedi 20 Octobre : coup de fil de Guillaume qui vient de rentrer de Managua. Il faut qu’on aille à Set Net Point pour faire là-bas aussi le check-up de la turbine. Ça tombait bien puisque François et Stéphanie voulaient absolument aller aux Cayos de Perlas, des petites îles désertes et paradisiaques comme celles que l’on voit sur les cartes postales des Caraïbes. On fera donc un crochet par Set Net et on enchaînera sur les Cayos.

Dimanche 21 Octobre : journée de glande, ça fait du bien. Après le p’tit déj’ « habituel » aux tortillas, je pars me balder le long de la digue puis sur la plage, puis dans le village. Il y a un vieux tout bourré qui sert d’attraction au village. Il parle en espagnol, alors qu’ici tout le monde parle anglais créole, disant qu’il est le plus « valiente » car personne n’ose l’affronter. Finalement, après que tout le monde se soit bien foutu de sa gueule, quelqu’un l’a attrapé par le pantalon pour aller le foutre au lit. Ensuite avec Danni, on a regardé les jeunes du village se faire une petite partie de base-ball. Ils n’étaient vraiment pas mauvais, et pas mal équipés. Par contre on a renoncé à jouer, la partie est bien trop longue ! L’après-midi est tranquille aussi, grosse discussion avec Danni sur le travail, l’atelier, les autres ouvriers… J’en apprend beaucoup sur l’ambiance, la « face cachée » de leur vie. C’est génial, je suis content de réussir à aborder ce genre de questions avec lui, surtout en espagnol ! Puis rebelote, « pasearing » (exemple de spanglish, très utilisé ici…) sur la digue, petite bronzette… elle est pas belle, la vie ?

Lundi 22 Octobre : journée à placer sous le signe de la LOOSE. Dans l’idéal, nous devions partir tôt avec la panga d’Edgar, le chef de la communauté, direction Pearl Lagoon, pour faire de l’essence et chopper les papiers d’autorisation de sortie de la baie, car il y a un check point militaire. Ensuite, deux autres autres heures de panga, et nous voilà à Set Net, puis après avoir fait le check-up, direction les Cayos…
Nous sommes donc allés tôt avec Danni finir de ranger les outils dans l’école, mais quand nous sommes revenus à la maison, première mauvaise nouvelle : l’oncle d’Edgar était très malade et avait dû se faire emmener à Pearl Lagoon par la panga d’Edgar pour s’y faire soigner. Il a donc fallu attendre que la dite panga revienne pour partir. Finalement, nous quittâmes Kahkabila vers 10h (au lieu du 6h prévu initialement…). Voyage paisible avec Edgar jusqu’à Pearl Lagoon. Arrivés, on va acheter deux trois trucs avec Stéphanie, pendant que François et Edgar vont à la mairie pour les papiers. Ça prend encore des lustres, Edgar est même obligé de faire du charme à une secrétaire de la mairie pour avoir les fameux papiers (vive l’administration nicaraguayenne !). Puis (enfin !) nous allons faire de l’essence. Et là, énorme bad news… il n’y a plus une goutte d’essence dans tout Pearl Lagoon, ce qui est apparemment super rare. Comble de la poisse, nous n’avons même pas assez pour rentrer vers Kahkabila ! Donc François et Edgar se remettent en chemin pour retourner tout Pearl Lagoon à la rechercher de quelques galons d’essence… en vain. Bilan des courses : une journée à looser dans le port de Pearl Lagoon, pour finir par se faire tracter par un bateau super lent qui amenait de la glace pour les pécheurs de Kahkabila. Seul réconfort, encore un repas trop bon et trop copieux nous attendait, et au moins, on aura pris quelques couleurs…

Mardi 23 Octobre : Bon c’est mieux, mais c’est pas encore ça… Levés tôt, Danni et moi sommes partis finir le boulot. Guillaume ayant décidé de ne pas envoyer un autre stator pour remplacé l’ancien, stator qui aurait lui aussi cramé dans le mois suivant (ce en quoi je suis parfaitement d’accord avec lui), il fallait tout remonter, le rotor, la queue, les pales, baisser et remonter la tour (donc ressortir toutes les poulies, la corde…). Mais globalement, tout s’est bien passé, et la turbine tourne et semble fournir suffisamment d’énergie pour éclairer l’école et charger des téléphones portables, ce qui est tout ce qu’on lui demande en attendant de trouver une solution pour ces foutus stators qui crament.
On avait peur que Guillaume ne nous laisse pas aller aux Cayos à cause la journée de la veille, un peu « gâchée ». Mais je l’ai appelé, et je ne sais pas comment, j’ai réussi à négocier d’y aller quand même ! Bref c’est la fête, demain on part à Set Net puis aux Cayos, et cette fois rien ne nous arrêtera !

samedi 27 octobre 2007

Petit article pour réparer les petits oublis…

Bon j’ai encore oublié de préciser pleins de trucs.
Premièrement, je ne vous avais pas parlé de François et Stéphanie. C’est un autre de couple de volontaires qui a séjourné à Bluefields de Mars à début septembre 2007. En fait, je les avais côtoyé durant ma première semaine à Bluefields, mais ils étaient partis tellement vite que je n’avais pas vraiment eu le temps de bien les connaître et donc je ne vous en avait pas parlé. Lui est ingénieur ENSICA(CA, désolé François, réflexe conditionné…), et a fait un mastère en énergie, dont le stage de fin de mastère était justement son expérience chez blueEnergy. Elle est toulousaine, et fière de l’être, et c’est déjà pas mal. Bref, un couple fort sympathique, et facile à vivre. Après leur 6 mois passé à blueEnergy, puis un petit mois en France, notamment pour permettre à François de passer sa soutenance de stage, les voici revenus au Nicaragua, mais pour faire du tourisme, ce coup-ci. M'enfin puisqu'ils connaissent bien les gens de Kahkabila, ils sont venux avec moi pour en quelque sorte "passer le témoin", et puis aussi nous aider un peu à bosser. Voici leur tronche :


Deuxièmement, j’ai pas été très clair sur le principe de fonctionnement de nos tours. On a deux types de tours : la Edgertown, qui est fixe, et la « Tilt-Up », qui peut s’abaisser. Le principe est qu'il y a le mât principal sur lequel repose la turbine, et un mât appelé "gin pole", qui sert de levier, pour lever et abaisser la tour quand il faut faire de la maintenance dessus. Et comme nous ne faisons presque que des « Tilt-Up », je ne vais pas avoir besoin de faire l’acrobate dans les airs… Voici une petite photo qui vous montre une tour tilt-up :

samedi 13 octobre 2007

Départ pour Kahkabila !

Youpi ! Il fallait bien ça pour me consoler de la défaite des français en demi-finale de la coupe du monde de rugby contre ces salauds d'anglais... Bonne nouvelle ! Je vais enfin bouger un peu de Bluefields, et aller découvrir la communauté de Kahkabila, qui se situe au nord de Bluefields, dans la Laguna de Perlas. Il y en a pour une petite heure de panga jusqu'à Laguna de Perlas (aussi appelé Pearl Lagoon), puis une demi-heure jusqu'à Kahkabila. Je vous laisse regarder un peu sur la carte ci-dessous. En gros on passe de la baie de Bluefields à celle de Laguna de Perlas, par les voies fluviales intérieures (via KuKra Hill et Haulover). On ne prend donc pas la mer, ce qui permet d'aller bien plus vite en panga, puisqu'il n'y a pas de vagues, ni de courants trop violents.




Mais, "pourquoi donc vas-tu à Kahkabila ?", me demanderiez-vous. Et bien, il semble que la turbine que l'on a installée là-bas ait un petit souci. Pour le moment, Ismael pense qu'il s'agit d'un rectifieur qui pourrait avoir grillé. De toute façon, il faut transformer la turbine installée là-bas et la faire passer au "nouveau modèle" : les dernières turbines que l'on a produites n'ont plus les rectifieurs en haut de la tour, directement branchés sur l'éolienne. Maintenant, ils sont intégrés au panneau de contrôle, comme ça, quand on veut les changer, c'est plus facile de le faire en bas sur le panneau de contrôle, plutôt que de monter tout en haut de la tour et faire l'acrobate-électricien. Si c'est pas clair, c'est normal, je me rends compte que je vous ai pas du tout expliqué le fonctionnement du système. Mais bon, je ne voulais pas faire un blog bourré de détails techniques pas très intéressants, donc ceux qui voudront plus de détails, demandez moi ! Je finis juste : on va donc vérifier que c'est bien un rectifieur qui a grillé, et si c'est bien le cas, on le changera et on effectuera la descente de la partie "rectifieurs" vers la panneau de contrôle en bas, ce qui signifie rajouter un câble qui descendra de l'éolienne vers ce panneau de contrôle. C'est bon, j'ai terminé mon cirque.


Je vous laisse avec un petit aperçu de ce que je vais voir à Kahkabila...

mercredi 10 octobre 2007

What up, dawg !

Mon Dieu, que c’est facile de négliger son blog. Au début quand on commence à suivre le blog de quelqu’un, on aimerait qu’il publie un article tous les jours, ne serait-ce que pour nous récompenser de notre fidélité. Alors on l’engueule quand il ne le fait pas, ou du moins quand il prend vraiment un retard fou (Dam’s si tu lis ces lignes…), mais bon, quand ensuite il s’agit de tenir le sien… et ben on comprend !

Toujours est-il que je vous ai laissé la dernière fois alors que j’étais en plein rétablissement. J’ai quand même enchaîné sur un gros mal de gorge avec des ganglions tout gonflés et douloureux quand j’avalais, ça a duré disons 3 jours de plus… décidément ! Mais là c’est bel et bien terminé, j’ai la grosse patate, et je suis fin prêt pour accueillir mon boss Guillaume qui va revenir de Managua vendredi, les mains pleines de tout un tas de trucs qu’il aura acheté (notamment, des inverseurs flambants neufs pour les communautés de Set Net Point et Kakabila, des diodes, des batteries, des mètres de fil de cuivre, des ampoules… wouh lou lou, il est costaud, eul’patron !).

Je continue avec des news en vrac. Anne-Claire et Arnaud ont eu la bonne idée de revenir de Monkey Point dimanche dernier à 9h du matin, donc il fallu se lever et aller sortir leur panga de l’eau et décharger tout le matériel, le tout bien sûr en sous-effectif et sous un soleil déjà bien trop chaud. Mais c’est pas grave on est sympa. Et puis c’était leurs derniers jours ici… d’ailleurs ils les ont passé à courir tout le temps à droite à gauche, à régler tout un tas de choses avant le départ (jusqu’ici, tout est normal…) mais aussi à s’engueuler comme du poisson pourri et à râler tout le temps… c’était assez pénible. M’enfin c’est fini maintenant, ils sont repartis direction Mangua, puis la France… Maintenant nous sommes 4 dans la maison : Marie, Sébastien, Rémi et moi. Le prochain arrivage (en dehors de Guillaume), ce sera sûrement Julie, qui reviendra de son mois de « vacances » pour un VSI de une année complète. Ensuite, personne avant début décembre avec l’arrivée de Bruno et Stéphanie, un couple de volontaires qui viennent pour 4 mois, sauf peut-être une certaine Sarah, une britannique qui pourrait venir dès novembre pour 4 mois aussi. Je suis d’ailleurs en train de consulter le « Volunteer Workbook », le calendrier provisoire (toujours, ici, toujours…) des présences des volontaires au Nicaragua, dans les mois à venir, et il y a un type des Mines de Paris, que j’avais rencontré en mai au Tournoi Supaéro Altran, et qui m’avait dit qu’il voulait venir aussi chez bE. Et ben ce mec là il est sélectionné pour venir à partir de janvier 2008. Il est bien cool et ça fera un bon moyen de remplacer la camaraderie de Rémi qui va s’en aller à cette période là aussi. Et peut-être qu’il aura un ballon de rugby ! Libération !!! Je vais suivre tout ça de plus près, je vous en recauserai, promis.

Autre news, l’atelier a complètement changé de visage, des murs sont tombés, des portes ont été ouvertes dans d’autres, les postes de travail sont désormais vraiment mieux séparés. Ça commence vraiment à ressembler à quelque chose, à une vraie fabrique, quoi. Vivement qu’on se remette à produire ! Ah tiens, encore une chose dont je ne vous ai pas parlé. Nous faisons face depuis quelques mois à un petit souci d’ordre technique : la plupart des stators que nous avons produit ces derniers mois se sont mis à cramer… ce qui est assez gênant. Ainsi, Rémi planche en ce moment sur une solution, et cela passera très certainement par l’élaboration et la construction d’un banc de tests. Heureusement, nous avons reçu tout récemment l’aide de l’université de Berkeley, en Californie, donc on va sûrement y arriver ! En attendant, ben, je fais de la compta, je rattrape le retard, et il y en a un paquet.

Bon je vous laisse, j’suis fatigué.

jeudi 4 octobre 2007

Hum, what's up, doc ?

Ça faisait plusieurs jours que je me disais qu’avec la quantité de riz que l’on mange ici, il devait être impossible d’attraper une turista ; en plus toute l’eau de la casa est filtrée, traitée… voilà qui était bien naïf de ma part… Je viens de me lever, après avoir passé plus de 18 heures, complètement terrassé dans mon lit, avec un mal de crâne qui rendait impossible ne serait-ce que penser à faire autre chose. Ceux qui me connaissent bien savent que je tombe très rarement malade comme cela… Cela devait faire quelque chose comme 4 ou 5 ans qu’un truc aussi violent ne m’était pas arrivé ! Cela aura au moins eu le mérite de ne pas trop durer, puisque à part un mal de crâne encore un peu marqué, je vais déjà beaucoup mieux.

Quelques news en vrac… Guillaume et Mathias sont partis pour la semaine à Managua, pour finaliser les accords passés avec HIVOS, une ONG néerlandaise spécialisée dans le financement de projets de développement comme le nôtre, et qui nous a déjà promis 250 000 US$, voire peut-être plus dans les mois à venir ! En gros, c’est trop bien pour blueEnergy, on va pouvoir bien réorganiser la production, s’offrir un banc d’essai pour tester nos stators, qui pour le moment, ont très souvent la mauvaise idée de se mettre à cramer… Bref, c’est une très bonne nouvelle ! Mathias rentrera directement à San Francisco, ce qui signifie que l’on jouera beaucoup moins souvent à son jeu favori : le « beer-pong ». C’est du ping-pong avec un verre de bière devant chaque joueur, qui doit boire une gorgée dès que son verre est touché, et cul sec si la balle rentre dans le verre. C’est un excellent prétexte pour Mathias pour boire de la bière, ce qu’il adore faire.

De mon côté, je continue à bosser sur MiniMRP, à faire mon inventaire. J’ai aussi commencé à faire un peu de comptabilité, c’est pas hyper marrant, mais ça change. Et puis j’ai fait un max de rangement dans le bureau, qui commence enfin à ressembler à quelque chose.

Arnaud et Anne-Claire sont repartis pour 4 jours faire de la maintenance à Monkey Point, et après ils vont rentrer en France. Marie, une nouvelle volontaire française de 30 ans, est arrivée, pour une durée d’un an aussi. Elle va travailler sur les aspects sécurité, sur les manuels des opérateurs, et les formations que blueEnergy va être amené à proposer à l’INATEC.

Je crois que c’est à peu près tout pour aujourd’hui… Je vous embrasse, mais de loin, on ne sait jamais…

samedi 29 septembre 2007

Bon, on récapitule !

Je vais rappeler un peu l’endroit où je vis, parce que je me rends compte que je n’ai pas été très clair. Je vis dans une maison de deux étages. En bas, il y a une grande salle qui fait cuisine et salon (cf. les deux photos de mon article « Il pleut sur Bluefields »), il y a aussi une salle qui fait garde-manger et deux pièces climatisées, qui font office de bureau. C’est là que je bosse la plupart du temps. En haut, il y a 6 chambres, qui sont occupées par les volontaires, et Guillaume. Guillaume a acheté une maison récemment qu’il est en train de faire retaper, comme ça il aura son petit chez-soi bientôt, car il avait envie après 3 ans de vie dans la maison commune, d’avoir un peu plus d’espace pour lui tout seul. La maison possède aussi une grande terrasse couverte pour accueillir les ouvriers qui viennent manger ici le midi. Bon voilà, j’espère que c’est plus clair.

Ensuite, il y a l’atelier, que l’on est en train de changer en vraie « fabrique ». Il est situé dans l’INATEC, l’institut technique national. Voici une vue d’ensemble qui montre un peu la vue que l’on a en haut de la colline sur laquelle se situe l’atelier. Vous pouvez y apercevoir les trois turbines qui tournent actuellement sur l’INATEC.

Puisqu’on parle de l’atelier, pardon… de la fabrique, je vais vous présenter les ouvriers. Sur la gauche de la photo, c’est Gerson, 23 ans, un vrai lover, qui a toujours son téléphone portable qui sonne, pour parler avec ses trois fiancées du moment, qu’il a un mal fou à ne pas se faire rencontrer. Son surnom est donc naturellement « guapo » (beau gosse). C’est avec lui que j’ai travaillé beaucoup au début. Il est super cool, et puis il est assez facile à comprendre, donc c’était idéal pour commencer !
Sur la droite, c’est Denver, 25 ans, une belle brute comme vous pouvez le constater. Sa langue natale est l’anglais, mais il est quasi bilingue. C’était pratique au début pour Rémi, qui ne parlait pas un mot d’espagnol, pour se faire comprendre à l’atelier. Sa phrase favorite : « What’s up, heavy ? » ou « What’s up, dogs ? ». Son surnom est « heavy » ou « heavy dog ».

Ensuite, Gilberto. Un peu plus agé (38 ans je crois), un peu plus réservé aussi, mais très gentil. Lui aussi est à ce qu’on dit une bonne masse, capable de porter des sacs de sable et de béton toute une journée sans broncher pendant une install’. Il bosse en général le bois et le métal à l’atelier.

En parlant de bois : voici le spécialiste, j’ai nommé Félix, 24 ans. Ebéniste de formation, il fait un travail exceptionnel. Très gentil aussi, et surtout un des seuls capable de ralentir son flot de paroles quand il se rend compte que l’on ne pige plus rien. C’est aussi un des gars les plus minutieux et les plus maniaques de l’atelier. Tout doit être bien rangé, bien nettoyé, sinon, personne ne sort ! Ce sont des mecs comme lui dont on a besoin ici !

Passons au métal. Ce sont Don Roger et son neveu Octavio qui gèrent dans ce domaine. Ce sont ceux que je connais le moins. Octavio parle vraiment très vite, même si ça va de mieux en mieux pour le comprendre. Ah oui, et il a déjà 2 enfants, alors qu’il n’a que 19 ans !

J'allais oublier Danni, qui gère en ce moment l'élaboration des pales en fibres de verre avec Sébastien. Sur la photo, il est content, car ils viennent de réussir à sortir une pale du moule sans qu'elle à moitié collée dedans.

Petite tradition nicaraguayenne dont j’ai oublié de parler la dernière fois aussi, c’est le cassage d’œufs sur la tête de ceux qui célèbrent leur anniversaire. Comme Félix, Gilberto et moi, nous étions de septembre, on y a eu le droit un midi (ça devait être le 20 septembre), et ça s’est transformé en une grosse baston d’œufs, c’était bien marrant. Autre anecdote : les chiens et le bruit. Tous les soirs, nous avons droit à un formidable « Concerto en « wouaf » majeur », et puis de manière générale, il y a toujours du bruit en fond sonore (une radio avec le volume à fond, les taxis qui klaxonnent, les chiens, les enfants…). Mais rassurez-vous, ce n'est pas si horrible que cela...

A bientôt !

Où je suis passé pendant cette année...


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