Conférence de design… ou South Park à Bluefields

Vendredi dernier, 4 américains de Otherpower, une communauté isolée du Colorado, qui vivent depuis des années « Off-the-grid », c’est-à-dire uniquement avec l’électricité que produisent leurs systèmes (turbines, générateurs diesel, panneaux solaires…), ont débarqué à Bluefields, pour nous filer un coup de main. DanB, DanF, George et Rich’, 4 garçons dans le vent, 4 « vrais » américains comme on (je) les aime, 4 personnalités bien distinctes (disons Kenny, Kyle, Cartman et Stan !).

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Rich (Stan), George (Cartman), Mathias et Guillaume, DanF (Kyle) et DanB (Kenny)

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Ce fut comme vous pouvez l’imaginer, et comme nous l’espérions tous, une semaine bien remplie. Dès leur arrivée, ces 4 excentriques ont donné un sacré coup de latte à la monotonie qui s’était installée ces derniers jours à la casa. Accompagnés de Mathias et Guillaume, de retour à Bluefields après respectivement 4 mois et 1 semaine d’absence, la troupe a aussi bien fait gonfler les effectifs de la maison. Mais tout avait été prévu, de la bouffe à la boisson (une pluie diluvienne nous avait même rempli le tank d’eau à ras bord, le monde est bien fait quand même…), en passant par les mouvements de volontaires dans la casa de protocole, toute récemment remise à neuf. Ainsi, j’ai troqué François pour Sébastien comme « roommate » pour la semaine. Les Craig avaient décidés que je devais rester proche des gringos pour la semaine. Bon signe. Autre bon signe, j’ai été choisi pour les accompagner dans leur petit tour de visite des communautés, avec Sébastien également. Après la première soirée où les présentations ont été faites, et la première journée d’ouverture, qui aura permis de fixer un peu les idées de tous sur ce que nous faisons, l’état de l’atelier, de nos machines, mais surtout de nos connaissances (euh… m’sieur DanB, c’est quoi un « cut-in speed » ?), j’ai donc été chargé d’organiser ce voyage. Course de bouffe, de boissons, de moustiquaires, d’essence. Ouf, tout est paré. Départ avec la panga de l’Inatec, conduite par Newman Putchi, élu l’homme le plus sexy de la planète par Julie. Mesdemoiselles, je vous laisse juger.

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Tout le monde s'affaire pour mettre la panga à l'eau

Newman Putchi, panga driver

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Le niveau de la baie était si bas que l’on a eu du mal a chopper le chenal, et on a même dû s’arrêter pour retirer des merdes qui s’étaient prises dans les hélices des moteurs… Puta basura, comme qui dirait… C’était assez marrant de voir ces gringos découvrir les Caraïbes, avec les mêmes réactions que les miennes il y a quelques mois, mais exprimées à voix haute (vous avez dit fort ?). Arrivés à Pearl Lagoon, nous avons fait une rapide escale à l’école FADCANIC, où une de nos toutes premières turbines, une 8 pieds, semble avoir des petits soucis. Effectivement, quand on arrive, rien ne tourne. Problème mécanique, sans doute. Mais ça me permet de me rendre compte que Pearl Lagoon, c’est une communauté bien plus sympa que ce que je pensais. La vie a l’air bien tranquille par ici, et puis c’est bien joli.

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Allez, pas le temps de traîner, Putchi nous attend, accompagné de sa femme et d’une tripotée d’enfants, pour filer vers Set Net. Le voyage me semble bien moins long que la dernière fois en Octobre, faut dire qu’il ne pleuvait pas ce coup-ci. Bref, tout se passe nickel, nous voici avec la corde et les poulies, prêts à abaisser le machin. Comme en Octobre, voire pire, la turbine est en sale état. L’air marin (la turbine est sur la plage… vous parlez d’une idée à la con…) a fait des dégâts, et le stator est over-brûlé. Pas une seconde d’hésitation, on embarque tout le bordel.

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Descente de la tour tilt-up à Set Net Point

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Petite (grande ?) consolation : notre système continue de fonctionner ! Grâce aux panneaux solaires, qui maintiennent les batteries dans un état de charge satisfaisant, l’école est éclairée tous les jours. L’institutrice nous a d’ailleurs chaleureusement remercié. Ensuite nous avons fait un petit tour chez Putchi, qui lui aussi possède une installation personnelle (panneaux solaires + batteries), et surtout une maison un peu plus grande que la moyenne. Nice !

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Mais le jour commençait à tomber, et nous avons mis le cap sur les Cayos ! Youhou ! Après 4 mois, ça faisait bien plaisir de les retrouver, ces petites îles paradisiaques ! Surtout que ce coup-ci, je n’avais pas oublié de prendre avec moi ma Citadelle Voyageuse. Elle est pour vous, celle-là, les gars :

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On a passé une bonne soirée sur le ponton de l’île, à déguster des pâtes à la langouste, des petites tortillas grillées, et du bon rhum Flor de Caña. Avec Seb, on s’est calés dans des hamacs sous les cocotiers (en vérifiant qu’il n’y avait pas de noix de coco au dessus de nos têtes, quand même…) pour dormir. Lever de soleil splendide !

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Guillaume et Sébastien démonte la turbine 8' de Pearl Lagoon

Tout le monde en file indienne avec chacun un morceau de machine...

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Sur le retour nous avons fait un arrêt plus long à Pearl Lagoon, pour descendre la turbine, et constater qu’effectivement, l’axe de rotation était défoncé. Ni une ni deux, la turbine était dans une brouette, les pales et le timon sur les épaules, et nous partions vers Bluefields chargés de souvenirs, de 2 machines à réparer, et de coups de soleil !

La semaine suivante, le schéma type, c’était meeting à 8h à l’atelier, répartition des tâches journalières (finition du panneau de contrôle, autopsie des machines brûlées, mais aussi photographe et caméraman, sont autant de tâches qui m’auront été confiées tout au long de cette semaine), boulot, déjeuner, meeting à 13h à l’atelier, et rebelote l’après-midi. Autant dire que ça carburait pas mal à l’atelier, puisque la population y a quasi triplé, et que les 4 gars d’Otherpower n’étaient pas des novices. Le soir, nous faisions des rapports, des comptes-rendus, et des tris de photos, afin de pouvoir uploader tout cela sur Internet pour permettre à certains de suivre les évolutions. Et puis on buvait de la bière… Les Américains en boivent une quantité, ça fait peur. Après le dîner, Mathias, Guillaume, les gringos, et quelques volontaires, restaient autour de la table jusqu’à point d’heure (2h, la fois où je suis resté) à discuter.

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Work, fun, beer… what a week ! Bilan des courses : 2 nouvelles machines, avec deux nouveaux design (celui des Dan’s, et celui de Hugh Piggott, le fameux écossais également auteur de nos anciens designs), qui fonctionnent plutôt pas mal, et qui ont vachement plus de gueule que nos anciennes !